Le projet Rossy suscite toujours des réticences

CONSULTATION. Peu de gens dans la salle, mais beaucoup de réticences exprimées par les citoyens présents à la consultation portant sur le projet Rossy, mardi soir.

Les quatre étages et la trentaine de condos offerts en location font couler beaucoup d’encre depuis l’acquisition de l’ancien Rossy par William Belval et ses partenaires en janvier 2021. Des inquiétudes similaires ont été répétées sur la hauteur, le nombre d’étages et l’architecture.

Cette consultation publique est revenue à l’hôtel de ville en raison de légères modifications apportées au règlement. Le projet demeure très semblable, à l’exception de nouveaux retraits de façade aux 3e et 4e étages, ainsi que l’ajout de balcons derrière l’immeuble.

Les promoteurs doivent refaire cette démarche pour obtenir leur permis de construction. Les modifications sont nécessaires, car les plans préliminaires ne prévoyaient pas la capacité insuffisante du bâtiment voisin pour soutenir l’accumulation de neige.

Les élus ont approuvé ce premier projet de règlement, le 2 mai dernier. Ils l’ont adopté de façon unanime même si le précédent conseil était très divisé sur cette question. À l’époque, la nouvelle mairesse Nathalie Pelletier motivait ce choix par un projet déjà accepté avant les légères modifications apportées.

Incohérence

Les citoyens présents ont profité de l’occasion pour rappeler aux élus qu’ils viennent pourtant tout juste d’adopter une nouvelle orientation architecturale pour l’avenir du centre-ville. On parle ici d’un look Nouvelle-Angleterre absent du projet situé au 494, rue Principale Ouest.

Cette incohérence déplaît notamment aux citoyens Pierre Boucher, Alain Albert, David Morin et Céline Mailloux. Ils recommandent une pause supplémentaire de réflexion afin que les plans concoctés par les promoteurs respectent les architectures traditionnelles (styles Queen Ann et Georgien), comme proposées par les citoyens et entérinées par les élus il y a quelques semaines à peine.

«Après deux consultations défavorables, une recommandation négative du CCU, l’arrivée de nouveaux élus ayant une différente vision de développement et l’imposition d’une architecture traditionnelle au centre-ville, je demande au conseil de faire preuve de courage politique et d’écouter l’absence d’acceptabilité sociale pour faire modifier l’allure de ce projet», réclame M. Boucher. 

«Il n’est pas trop tard même si la Ville semble avoir le bras déjà dans le tordeur, ajoute M. Albert. Plusieurs aspects du projet Rossy contreviennent aux nouvelles orientations de la Ville. Imposer un cadre plus strict pour éviter d’avoir une erreur monumentale qui détonnera des autres bâtiments et rénovations à venir.»

Demande de registre

Les citoyens de la zone concernée et des zones contiguës pourront demander la tenue d’un registre à compter du 8 juin. Cette zone est grosso modo située entre la rivière Magog et les rues Saint-Patrice Ouest, du Quai et Sainte-Catherine.

La mairesse assure les citoyens que le conseil prend bonne note de tous les commentaires exprimés pour en discuter par la suite entre élus. Ils dévoileront des modifications ou adopteront la seconde mouture du même règlement à la séance publique du 6 juin.

De populaires condos

On n’a pu joindre le promoteur William Belval pour commenter l’évolution du dossier et les commentaires émis lors de la soirée du 17 mai dernier. Impossible de savoir s’il accepte de modifier ses plans. On sait cependant que le dévoilement de son Quartier des marinas (projet Rossy) a remporté un bon succès, le 6 mai dernier. Selon l’infolettre et le site web de son entreprise, 70% des unités d’habitation auraient déjà trouvé preneur.

La livraison des 30 condos et des trois espaces commerciaux du rez-de-chaussée est prévue pour l’automne 2023.