Le projet immobilier de la rue de Hatley sème l’inquiétude

HABITATION. Les 17 immeubles et 102 logements projetés sur la rue de Hatley à Magog sèment l’inquiétude chez le voisinage et autres citoyens craignant notamment pour la survie de milieux humides.

Danielle Quenneville fait partie du groupe qui craint également la destruction d’un vaste couvert forestier à deux pas de la rivière Magog. Cette étudiante à la maîtrise en environnement et en développement durable prévient les élus que le secteur visé concerne une zone attenante à un marais et à une tourbière, tous les deux recensés en tant que milieux humides du Québec.

« Cet emplacement est un milieu riche en biodiversité et présente plusieurs fonctions écologiques importantes visées et protégées par des lois, insiste-t-elle. La protection de ce milieu et de la biodiversité qui s’y trouve est primordiale pour la lutte contre les changements climatiques. »

Mme Quenneville croit que l’autorisation de construire mettra en péril une zone naturelle importante. Lors de la séance publique du conseil municipal de Magog, le 21 mars dernier, elle invitait les élus à interdire la construction de ce projet immobilier.

Benoît Truax, pour sa part, s’indigne devant le peu d’information transmise dans les documents publics de la consultation écrite. Il aurait aimé apercevoir sur une carte l’emplacement exact des rues et des immeubles afin de se faire une meilleure idée sur la protection ou non des milieux fragiles.

De plus, Sophie Boisvert a lancé une pétition sur www.change.org pour « Dire non au projet de construction de 17 immeubles à logements sur la rue Hatley à Magog ». Elle souhaite préserver cette forêt urbaine, sa diversité faunique et la beauté des lieux.

Une mairesse rassurante

La mairesse Nathalie Pelletier tient à rassurer les citoyens inquiets. « Beaucoup de travail a déjà été fait en amont pour contrôler l’érosion et les sédiments pendant et après les travaux, dit-elle. Le ministère de l’Environnement est également impliqué pour surveiller la densité des habitations, réduire le plus possible les îlots de chaleur et maintenir la plus importante proportion du couvert forestier, sinon on imposera du reboisement. »

Elle ajoute que la piste cyclable sera intégralement conservée et des bandes d’arbres seront maintenues pour garder un beau coup d’oeil et pour protéger l’environnement.

Mme Pelletier prévient néanmoins les citoyens que la région a un besoin criant de logements et qu’il y aura d’autres développements immobiliers à venir. « On mise cependant sur un développement durable », assure-t-elle.

L’un des promoteurs, Me -Patrick Crépeau, préfère demeurer discret, pour l’instant, avant de commenter et d’expliquer davantage son projet.

Me Crépeau et des partenaires sont les propriétaires d’un vaste terrain situé sur la rue de Hatley, à peu près entre la descente à bateau et l’usine d’épuration de la Ville de Magog.