Le prix des loyers «étouffe» les commerçants du centre-ville

ÉCONOMIE. Même s’il a quitté le centre-ville au profit du chemin de la Rivière aux Cerises depuis quelques années, l’homme d’affaires Alain Vanden Eynden suit attentivement ce qui se passe sur la Principale, à Magog. À ses yeux, la fermeture récente de quelques commerces n’est pas une grande surprise.

Alain Vanden Eynden ne veut pas se faire prophète de malheur, mais il est d’avis que le prix des loyers est trop élevé à l’heure actuelle. «À 19 $ du pied carré, c’est beaucoup trop cher pour le rendement que ça apporte, surtout pour les commerçants qui vivent juste de l’achalandage, soutient-il. Ils sont étouffés actuellement. Il y a des loyers qui coûtent moins cher que ça dans le Vieux-Québec et à Montréal.»

Il ne met pas le blâme de cette situation sur les propriétaires de bâtiments «puisqu’ils ne forcent personne à signer un bail avec eux». La faute ne revient pas non plus à la Municipalité, selon lui, qui n’a aucun pouvoir à ce niveau. Il croit qu’une partie du problème est que certains commerçants manquent à leur devoir, et ce, malgré les nombreuses ressources disponibles. «Plusieurs se lancent en affaires pour réaliser un rêve ou parce qu’ils sont tombés en amour avec le coin. Mais ils n’ont même pas fait d’étude de marché. Pour réussir en affaires aujourd’hui, ce n’est plus comme il y a 50 ans. Il faut mettre toutes les chances de notre côté», ajoute-t-il.

Le chocolatier est convaincu qu’une plus grande mobilisation des commerçants permettrait d’améliorer la situation. Il souligne d’ailleurs l’effort de certains d’entre eux pour dynamiser le secteur. M. Vanden Eynden croit aussi que la Municipalité doit profiter du projet de revitalisation pour réfléchir sur la vocation qu’elle souhaite donner à son centre-ville. «Est-ce qu’on veut un centre-ville pour les touristes et les villégiateurs ou un centre-ville pour la population locale? Ce n’est pas un hasard si Walmart est allé chercher une aussi grande part de marché. La majorité des Magogois ne sont pas capables de se payer une table d’hôte à 35 $», observe-t-il, en ajoutant que la proximité d’un grand centre comme Sherbrooke fait aussi mal aux plus petits marchés.

En déménageant en dehors du centre urbain, Alain Vanden Eynden assure n’avoir tiré que du positif. Le bâtiment lui appartient, il possède un grand stationnement et son commerce donne pignon sur une route très achalandée. «Il y a un million de visiteurs qui passent devant chez moi, chaque année, pour se rendre au Parc national du Mont-Orford et à la montagne. Je ne suis pas le seul en périphérie qui réussit très bien. On peut penser à Savons des Cantons et au Cep d’Argent, par exemple», conclut-il.