Le député Bélanger veut fermer le dépotoir à Coventry

ENVIRONNEMENT. Le député d’Orford, Gilles Bélanger, souhaite la fermeture du site d’enfouissement des déchets, situé à Coventry, au Vermont. Le député caquiste maintient son engagement pris pendant la campagne électorale, soit de fermer ce dépotoir situé à deux pas du lac Memphrémagog. Pour lui, réussir à bloquer l’agrandissement souhaité par l’entreprise américaine Casella signifierait la fin de ces activités d’ici quatre à cinq ans, le temps d’atteindre la fin de vie du dépotoir. Il prévoit rassembler et mobiliser tous les acteurs du milieu pour faire des pressions politiques sur les autorités au Vermont. «On peut encore bloquer l’autorisation d’agrandir, mais il faut cesser de travailler en silo, plaide-t-il. Il faut aussi s’assurer que le lixiviat ne soit plus traité dans l’usine d’épuration de Newport, comme en ont récemment décidé les élus de cette municipalité.» Pour étouffer cette «bombe à retardement sur les rives du lac Memphrémagog», M. Bélanger prévient que beaucoup d’argent sera toutefois nécessaire pour s’assurer d’une bonne gestion post-fermeture. «Il est minuit moins une, on aurait dû traiter ce dossier bien avant aujourd’hui», déplore-t-il. Le président du Memphrémagog Conservation Inc. (MCI), Robert Benoit, endosse les propos du nouveau député. Il rappelle que la MRC et la Ville de Sherbrooke, en 2004, avaient réclamé la fermeture graduelle de ce lieu d’enfouissement, «estimant qu’un tel équipement ne peut être exploité à proximité d’un lac utilisé comme source d’eau potable.» «Qu’en est-il aujourd’hui?», questionne-t-il. La MRC de Memphrémagog capte la balle au bond. Lundi dernier, elle a officiellement demandé une seconde audience auprès des autorités du Vermont pour se faire entendre. Son objectif consiste à manifester ses inquiétudes au sujet de la pollution potentielle du lac Memphrémagog. Le préfet de la MRC, Jacques Demers, applaudit l’arrêt du traitement du lixiviat dans l’usine d’épuration des eaux de Newport, des installations jugées inadéquates. «Il faut maintenant s’assurer de maintenir cette décision et de faire reconnaître le côté américain du lac comme une source d’eau potable, afin de le protéger à long terme», résume-t-il. À l’inverse, il fait appel à la retenue avant de trop critiquer ce qui se passe chez nos voisins américains. «Il faut aussi regarder comment on dispose nos déchets dans la région. On n’a plus de dépotoir dans la MRC depuis plusieurs années. Nos déchets font aussi plusieurs kilomètres avant d’être enfouis à Coaticook. Ce transport laisse aussi des traces dans l’environnement, en contribuant notamment au gaz à effet de serre», précise-t-il tout en disant que la gestion des déchets n’a jamais été très simple. Pour sa part, le député fédéral de Brome-Missisquoi, Denis Paradis, félicite des acteurs comme le président du Memphrémagog Conservation Inc., Robert Benoit, pour avoir réveillé l’opposition. «Ça sort de l’ordinaire, c’est énorme, insiste-t-il. On parle d’un agrandissement de 51 acres et de l’enfouissement de trois fois plus de déchets pendant plus de 20 ans. Et on ne sait même pas à quel niveau le lixiviat a contaminé les eaux du Memphrémagog, une source d’eau potable pour environ 170 000 personnes.» Le MCI s’active également en invitant ses membres et les populations des deux côtés de la frontière à manifester leur opposition. On les invitait à écrire aux autorités du Vermont (kirsten.sultan@vermont.gov) pour s’opposer à l’agrandissement du site d’enfouissement, qui permettrait d’enfouir 500 000 tonnes de déchets par année.