Le décès du docteur Robert Masse laissera un grand vide
HOMMAGE. Le réseau de la santé et plusieurs patients sont sous le choc depuis le décès soudain du docteur Robert Masse à l’âge de 72 ans, mardi dernier (9 août).
Ses collègues médecins le considèrent comme une véritable institution, surtout grâce à sa longue feuille de route depuis 1976 à Magog. Il a probablement soigné ou accordé des soins à des milliers de patients. Il a commencé sa carrière en donnant naissance à des poupons avant de se spécialiser en soins palliatifs et à domicile. Plusieurs autres patients l’ont connu à l’urgence de l’hôpital, aux soins intensifs ou à sa clinique médicale.
«On perd un géant, un monument, qui s’est donné corps et âme à sa clientèle», pleure le docteur Mario Wilhelmy. C’était aussi un être humain exceptionnel.»
«C’est une perte énorme pour l’hôpital, car c’était un clinicien hors pair apprécié et un médecin reconnu pour sa spécialisation en soins palliatifs et en fin de vie à Magog et en Estrie, s’attriste son collègue et ami Jacques Trudel. Il laisse un important héritage.»
Le coup est également sévère pour sa conjointe, ses quatre enfants et ses trois-petits-enfants. Rien ne laissait présager un départ aussi brutal. Il travaillait la veille de son décès avant qu’un possible malaise cardiaque lui enlève subitement la vie.
Le docteur Wilhelmy se souvient d’un médecin très actif n’ayant jamais calculé ses heures de travail. «Il voulait prendre sa retraite, mais il la repoussait chaque année, témoigne-t-il. Il est de la génération de ceux qui considèrent 35 heures comme une demi-semaine.»
Un précurseur en soins palliatifs et à domicile
Le docteur Trudel le considère comme un précurseur en soins palliatifs et à domicile. Il a enseigné les soins de confort et de fin de vie à Magog et au CHUS, en plus de pratiquer cette discipline à Magog, au CHUS et à la Maison Aube-Lumière. «Il était très impliqué et très apprécié de sa clientèle, ajoute-t-il. Concentrons-nous sur son apport à la communauté, mais il faudra ensuite s’attaquer à la relève.»
Le docteur Masse figure parmi les créateurs de l’unité de soins palliatifs de l’hôpital magogois. En collaboration avec le docteur Trudel, il consacrait la majorité de son temps au soins palliatifs, à la réduction des douleurs et des souffrances depuis plus d’une décennie, tout en accompagnant les patients s’inscrivant au processus de l’aide médicale à mourir. Il a offert son expertise et son coeur à 49 d’entre eux.
Un passionné de sa famille et de la médecine
Ses enfants le considèrent comme un homme de famille et un passionné de la médecine, jusqu’à son décès. Il avait aussi conservé une partie de ses patients réguliers, même si la liste avait diminué légèrement à l’approche de la retraite.
Ses filles Emmanuelle et Marie-Soleil le voient aussi comme un acteur important dans le réseau de la santé, tout en précisant qu’il était avant tout un homme humble, généreux et timide. «En vieillissant, il trouvait tout naturel d’accompagner et de soigner des gens à toutes les étapes de leur vie, de la naissance au décès, font-elles remarquer. Une fin de vie digne, sans douleur et en famille était importante à ses yeux.»
La famille accueillera les parents et amis au complexe funéraire Charron et Lamoureux de Magog, le jeudi 18 août, de 18 h à 21 h pour recevoir les condoléances. Les funérailles seront célébrées le samedi 27 août à 14h à l’église de Saint-Eugène-de-Ladrière, dans le Bas-Saint-Laurent.