Le Comité de vigie de l’hôpital de Magog en beau fusil

SANTÉ. Fini la méthode douce pour le comité de vigie sur les soins de santé dans Memphrémagog, qui entend prendre tous les moyens possibles pour mettre fin au «chaos» qui règne à l’hôpital de Magog, notamment au sein de l’urgence.

Le porte-parole du Comité, Jean-Guy Gingras, et son équipe étaient déjà en beau fusil en voyant l’urgence débordée durant le congé des Fêtes. Mais la goutte de trop est survenue le 10 janvier, au beau milieu de l’après-midi, alors que la salle d’urgence était occupée à 300% de sa capacité. Il y avait alors 21 patients sur civière sur une capacité de 7, ce qui n’inclut pas tous les gens qui étaient en attente pour le triage.

Pourtant, toujours selon M. Gingras, en aucun temps les dirigeants du CIUSSS de l’Estrie – CHUS ont cru bon d’ouvrir l’unité où se trouvent six lits, servant en cas de débordement. «Depuis la réforme Barrette, ces lits sont toujours fermés, faute d’argent ou faute de personnel. Ça n’a pas d’allure de faire attendre des personnes âgées sur des civières quand des lits sont disponibles à l’étage. Je pense aussi aux employés qui font des horaires de fou dans des conditions inacceptables», dénonce Jean-Guy Gingras.

Le même jour, le Comité de vigie a même remarqué que les trois ambulances desservant le territoire ont dû attendre plusieurs minutes à l’entrée, le temps que les patients qu’ils transportent soient pris en charge. Un exemple de plus qui démontre que le problème est profond selon le porte-parole. «On a même vu un monsieur de 80 ans, couché sur une civière, qui grelottait parce qu’il se trouvait à côté des portes, raconte-t-il. C’était comme un chien qu’on laissait dans le coin. Tout va tout croche depuis qu’il n’y a plus de tête dirigeante à Magog et que toutes les décisions sont prises à Sherbrooke, par des gens qui ne connaissaient rien de notre réalité.»

Le Comité tiendra une rencontre d’urgence au cours des prochains jours pour établir une stratégie pour se faire entendre. Puisque leurs efforts n’ont rien donné depuis un an, les membres s’adresseront dorénavant au premier ministre du Québec, Philippe Couillard. «On a identifié une quinzaine de problèmes aux dirigeants du CIUSSS et aucun n’a été résolu. Il y a des limites à faire rire de nous. C’est le temps que le premier ministre mette ses culottes et vienne voir en région ce qui se passe réellement. On ne lâchera pas tant qu’il n’y aura pas de changement», conclut M. Gingras.

Le 12 janvier dernier, le ministère de la Santé a annoncé un investissement annuel supplémentaire de 23 M$ pour diminuer l’attente dans les urgences. Par contre, aucun montant n’a été réservé pour l’Estrie.