Le Canton d’Orford appuie un projet d’école alternative
ÉDUCATION. Une nouvelle demande formelle a été adressée par le Canton d’Orford à la Commission scolaire des Sommets (CSS) afin qu’une première école primaire soit construite dans la Municipalité.
Les élus avaient déjà formulée une telle demande, il y a deux ans, qui n’avait cependant donné aucun résultat. Par contre, cette deuxième tentative pourrait s’avérer plus convaincante puisque cette démarche politique s’accompagne d’un projet qui est déjà bien ficelé.
Il s’agit de l’École publique alternative Memphré (ÉPAM), qui a vu le jour en 2016 à l’initiative de parents. Il s’agit d’une pédagogie centrée sur une démarche d’apprentissage personnelle de l’élève qui diffère de l’enseignement régulier. Il s’agirait de la première école alternative à la CSS. À Magog, il existe l’école Montessori, mais il s’agit d’un établissement privé.
«Ce projet nous semble une avenue très intéressante puisqu’il répond aux besoins des parents de notre communauté, comme ils nous l’ont exprimé lors de la campagne électorale, soutient la mairesse d’Orford Marie Boivin. De plus, en étant une municipalité en croissance importante depuis 15 ans, nous avons besoin d’une école pour poursuivre notre développement.»
La première magistrate rappelle que le Canton d’Orford compte à ce jour 272 enfants d’âge scolaire. Ceux-ci sont répartis dans 21 écoles différentes, situées sur le territoire de trois commissions scolaires distinctes. Une première rencontre entre la Municipalité et la Commission scolaire des Sommets sur ce sujet est prévue au retour de la période des Fêtes.
«Une école, c’est le cœur d’une communauté. C’est autour de ce lieu que l’on peut tisser des liens et créer une dynamique comme dans un village. À mes yeux, ce projet est rempli de sens et c’est pourquoi j’ai toutes les raisons d’être optimiste qu’il se concrétisera», soutient Mme Boivin.
Une volonté forte
Résidante d’Orford depuis 2011, Julie Marchessault fait partie des responsables ayant imaginé l’École alternative publique Memphré. Depuis les derniers mois, ils ont rédigé un volumineux document résumant leur projet à la suite de commentaires reçus via un sondage en ligne. «Même si nous n’avions pas fait beaucoup de publicité, le sondage a été répondu par 255 parents. On parle majoritairement de gens d’Orford et Magog, mais il y aussi de l’intérêt ailleurs dans la région comme Eastman et Austin. La volonté à l’égard de ce projet est vraiment forte», assure Mme Marchessault.
À court terme, l’objectif est que la demande soit acceptée par le ministère de l’Éducation le plus rapidement possible, soit 2018-2019. Toutefois, les responsables de l’ÉPAM sont conscients que le défi est de taille. «Un des éléments sur lesquels il faut travailler est la règle des 20 km puisqu’actuellement, tout projet de construction est refusé s’il y a encore des disponibilités dans des écoles à proximité. Mais avec un appui populaire et politique, c’est permis d’y croire. Et à Orford, on peut assurément s’attendre à un support du secteur privé», conclut la citoyenne.
Le Québec compte à ce jour environ 40 écoles alternatives publiques (37 primaires et 4 secondaires). De plus, il y a par ailleurs une vingtaine de projets en chantier dans la province.