L’Auberge de jeunesse de Magog ne veut pas payer de taxes
FINANCES. L’Auberge de jeunesse de Magog, qui occupe une partie du presbytère Saint-Patrice, tentera de convaincre la Commission municipale du Québec de lui accorder une exemption de taxes municipales, équivalentes à environ 20 000 $ par année.
Le président de l’organisme Résidence du presbytère Saint-Patrice, Michel Lamontagne, rappelle que la raison d’être de l’Auberge est de permettre à la paroisse Saint-Patrice de demeurer propriétaire du bâtiment patrimonial, et ce, tout en assurant son entretien et sa préservation.
«On est pas là pour faire de l’argent, assure-t-il. Évidemment, on doit faire des revenus pour payer le bail qui nous lie avec la Paroisse, qui est de 40 000 $ par année. Mais depuis le début, un donateur qui préfère garder l’anonymat a accepté de cautionner le bail, alors on dispose d’une certaine marge de manœuvre au niveau de nos finances.»
Et dans un scénario où les revenus seraient plus élevés que les dépenses, l’organisme redistribuera les profits aux organismes de la communauté à l’image de ce que fait Centraide, à tous les ans. «Le projet a été monté en tenant compte de la présence des gîtes sur la même rue que nous. Il n’a jamais été question de les compétitionner. On loue des dortoirs et les clients disposent d’une cuisine communautaire. Ce n’est pas du tout la même clientèle qui fréquente les gîtes touristiques et les hôtels», assure M. Lamontagne.
D’ailleurs, pour justifier son droit à ne pas payer de taxes municipales, l’Auberge de jeunesse fait valoir également sa vocation communautaire. Elle agit notamment comme ressource d’aide temporaire auprès de personnes vulnérables. «C’est certain que l’on accueille des touristes, mais ce que les gens ne savent pas, c’est que nous offrons aussi un toit à des gens en détresse. Nous avons déjà accueilli des sinistrés d’un incendie qui n’avaient aucune assurance. C’est un des exemples de personnes qui nous sont référées à travers le réseau. Sans nous, ces gens se retrouveraient possiblement à la rue», conclut le président du conseil d’administration.
Rappelons que la paroisse Saint-Patrice avait pris la décision de se départir de son presbytère en raison des coûts d’entretien trop élevés à la suite du départ des Ursulines. Ce processus de vente avait provoqué une levée de boucliers dans la communauté, si bien que la Paroisse était revenue sur sa décision. C’est ainsi que le projet de louer le presbytère pour en faire une auberge a été retenue.