L’Accueil Notre-Dame lance un cri d’alarme pour éviter une fermeture

SANTÉ. À peine sorti de la pandémie, une autre tuile s’abat sur l’Accueil Notre-Dame de Magog, car des problèmes financiers font planer un risque de fermeture au-dessus de cette œuvre communautaire vieille de 36 ans.

Le conseil d’administration de cette institution envisage cette « pénible décision » en raison d’une crise de liquidités. Les dirigeants de l’organisme fondé par Soeur Hélène ciblent « une stagnation de la bureaucratie qui règne à la Société d’habitation du Québec (SHQ) » pour expliquer cette sortie publique.

L’argent pour assurer la survie de la résidence pour personnes aînées autonomes et semi-autonomes est gelé par la SHQ et le Fonds québécois d’habitation communautaire (FQHC), déplore le président Maurice Rancourt.

« Nous avons besoin de 150 000 $ avant la fin du mois de mars et de 500 000 $ à moyen terme pour redresser l’Accueil, prévient-il. On n’en serait pas là si on avait accès aux 300 000 $ détenus par le FQHC qui prévoit ne libérer ces fonds qu’au mois de mai ou juin. Or, le temps presse et on ne peut se financer sans l’autorisation de la SHQ. »

Une des premières conséquences est la mise au chômage du directeur général Carl Grandchamps. Les employés demeurent en poste pour maintenir la qualité des services, mais les revenus doivent rentrer rapidement pour pouvoir rémunérer le personnel à compter du mois d’avril.

Cette menace de fermeture insécurise également la trentaine de résidents, qui habitent l’une ou l’autre des 81 places de l’Accueil.

L’absence de résidents, principalement causée par la pandémie et les cas qui s’alourdissaient, explique cette crise financière. Les gens nécessitant de plus importants besoins ou à revenus modestes ont également siphonné les finances de l’Accueil. « On a poursuivi l’œuvre de Sœur Hélène en pigeant dans nos surplus et en les soignant, ajoute le vice-président Claude Laffage. On ne pouvait pas les laisser tomber. »

M. Rancourt estime que l’établissement a survécu grâce à la -Santé publique. Il espère néanmoins une collaboration accrue du CIUSSS de l’Estrie-CHUS pour continuer à dispenser ces soins. Une entente de services avec le CIUSSS figure d’ailleurs dans le plan de relance de cette résidence pour personnes aînées.

« Nous traversons cette crise parce nous ne pouvons plus garder les résidents dont la perte d’autonomie nécessite des soins infirmiers ou plusieurs soins d’assistance, et parce que le gouvernement n’a pas de politique de soutien pour les petites résidences, ni pour son personnel ni pour les citoyens qui y résident », s’inquiète M. Rancourt.

Réactions du CIUSSS de l’Estrie ici.

« Le gouvernement devrait être sensible à notre cause, car nous sommes une œuvre communautaire bâtie par des -Magogois bénévoles et pour des Magogois, insiste M. Laffage. Le privé ne s’impliquerait pas autant. »

Le Comité de vigie de l’Hôpital Memphrémagog (CVHM) appuie les démarches du conseil d’administration de l’Accueil Notre-Dame, « une ressource indispensable dans notre milieu », insiste le président Jean-Guy Gingras.

Ce dernier participait d’ailleurs à une réunion, mardi matin, avec des représentants de la -Ville de -Magog et de la -MRC pour les sensibiliser à la cause et pour tenter d’obtenir des aides financières.

Le député d’Orford, Gilles Bélanger, suit également le dossier de près. « Je conviens que la situation de l’Accueil Notre-Dame est très préoccupante pour les résidents, leur famille ainsi que pour les employés, dit-il. Mon bureau est en communication étroite avec le CIUSSS de l’Estrie-CHUS qui accompagne cette résidence et qui sera en mesure de dresser un portrait de la situation sous peu. »