Lac Memphrémagog: une nouvelle aire protégée à la mémoire de leurs défunts parents
BAIE FITCH. Propriétaire depuis près de 70 ans d’une vaste propriété sur les rives de la baie Fitch, au lac Memphrémagog, la famille Fluet a choisi d’en faire don afin qu’elle soit protégée à perpétuité de tout développement domiciliaire.
Il s’agit d’un terrain d’une superficie de plus de 18 hectares de milieux naturels. Elle compte un vaste boisé traversé de plusieurs ruisseaux et plus de 400 mètres linéaires de milieux riverains. On y retrouve des zones humides qui abritent une grande variété d’espèces, dont certaines en situation précaire comme la salamandre pourpre.
« Nos parents, Albert et Gladys (Lacasse) Fluet, ont acheté le terrain en 1954, expliquent Anita Fluet Mackay, Colette Fluet Desautels, Sylvia Fluet Beauregard et Raymond Fluet. Toute notre vie, nos parents nous ont partagé leur amour de la terre et, au fil des ans, notre père a pris grand plaisir à s’occuper du boisé. Nous chérissons cet amour de la nature, plusieurs merveilleux souvenirs et un lien solide envers le lac Memphrémagog. »
C’est en 2018 que les héritiers du terrain ont entamé le processus afin d’en faire une aire protégée à la mémoire de leurs défunts parents. La démarche a été supervisée par Corridor appalachien et la Fondation Marécages Memphrémagog (FMM). Cette dernière a acquis officiellement la propriété étant donné que celle-ci est située sur son territoire d’action.
« Nous avons décidé qu’il était temps que la terre qui nous avait été transmise par notre père soit préservée dans son état naturel et demeure inexploitée. C’est la plus belle façon d’honorer la mémoire de nos parents et notre attachement pour la nature », partagent les soeurs et leur frère.
Une zone écologiquement sensible
Pour la présidente de FMM, Judy Hopps, ce don revêt toute son importance par le fait que le terrain est situé dans une zone écologiquement sensible. Elle affirme que le secteur de la baie Fitch est considérée comme un point chaud de biodiversité et est reconnue comme une grande valeur écologique.
De son côté, la directrice générale de Corridor appalachien, Mélanie Lelièvre, explique que le grand engouement pour le développement immobilier et la flambée des valeurs foncières représentent des défis de taille dans ce genre de démarche. » Plus que jamais, la conservation est un sport d’équipe, surtout si nous voulons continuer à réaliser des gains en ce contexte des plus complexes et difficile, surtout dans des secteurs prisés comme le lac Memphrémagog, qui compte très peu d’aires protégées », affirme celle qui est à la tête de l’organisme qui a contribué à protéger plus de 15 000 hectares de milieux naturels.
La réalisation du projet représente un investissement de 1,7 M$, incluant l’acquisition du terrain pour une partie de sa valeur, les taxes ainsi qu’un fonds pour sa gestion à perpétuité. La gestion d’une aire protégée à perpétuité inclut notamment le paiement des taxes municipales et scolaires, l’entretien et la surveillance régulière du site.