La Ville de Magog autorise des travaux déjà faits à la Microbrasserie La Memphré
RÉGLEMENTATION. Les travaux majeurs réalisés à la Microbrasserie La Memphré ne se sont pas fait sans heurt, l’été dernier, si bien que les propriétaires ont complété leur chantier avant même d’obtenir les autorisations nécessaires de la Ville de Magog.
Lors de la séance du 20 novembre dernier, le conseil municipal devait statuer sur une demande de dérogation déposée par la Microbrasserie. L’objet de la demande était de permettre que la terrasse au sol n’ait aucune marge du trottoir alors que le règlement exige une distance minimale de 0,3 mètre.
Même si le Comité consultatif d’urbanisme (CCU) a recommandé aux élus de la refuser, ces derniers ont accepté, et ce, même si les travaux demandés avaient déjà été réalisés depuis des mois. Cependant, cette autorisation était accompagnée d’une condition. Les propriétaires du commerce ont dû acheter une partie de terrain de la Ville sur laquelle empiète la terrasse. Un montant qui dépasse les 10 000 $.
Le propriétaire concerné, Todd Pouliot, assure avoir agi sans mauvaise intention, même s’il a omis de respecter certaines règles du jeu. «Au départ, on devait seulement rénover notre balcon, explique-t-il. Mais en cours de route, on a décidé d’inclure aussi la terrasse au sol pour que ça plus harmonieux. C’est là que les choses se sont un peu compliquées.»
Puisque son permis de construction n’incluait pas ces modifications, la Micro était dans l’obligation d’attendre que ces changements soient autorisés avant les réaliser. Le chantier aurait donc été paralysé durant plusieurs semaines, en pleine saison estivale. Un scénario qui était impensable, selon M. Pouliot. «Je comprends que ma décision met les élus dans une position difficile. Mais la réalité est que les délais sont beaucoup trop longs. Ce n’est pas normal d’attendre des semaines pour faire approuver chaque petit changement. À mes yeux, la faute dans ce dossier revient autant à moi qu’à la Ville», soutient-il.
Toujours place à amélioration
La mairesse reconnaît que les délais de délivrance des permis sont encore trop longs, particulièrement au cours des derniers mois. «On a eu beaucoup de difficulté à combler des postes dans ce département. Il manquait de personnel et les employés sur place ont fait du mieux qu’ils pouvaient. Reste qu’il y a encore place à amélioration», reconnaît-elle.
En autorisant des travaux qui sont déjà terminés, Magog envoie-t-elle un mauvais signal à d’autres investisseurs qui seraient tentés de faire la même chose? Vicki-May Hamm est convaincue du contraire. «Personnellement, je crois que les gens sont de bonne foi, ajoute-t-elle. De plus, si les travaux n’avaient pas eu d’allure à la Microbrasserie, on aurait exigé qu’ils soient refaits, même si cela occasionnait des frais importants aux propriétaires. La Ville a toujours le dernier mot.»
Dans ce dossier, la première magistrate précise que le CCU était dans l’obligation de refuser la demande puisque les travaux concernés ne figuraient pas dans le permis de construction. «S’ils avaient été dans le permis, la CCU aurait recommandé que la demande soit acceptée», conclut la politicienne.
Précisons qu’au tout début de ce projet, la Microbrasserie La Memphré a amorcé des travaux sans même détenir les autorisations requises.