La propriétaire de l’Orford Express à l’écoute des offres

AFFAIRES. Même si l’entreprise PAL+ a annoncé la fin de l’Orford Express, le train touristique pourrait poursuivre ses randonnées dans les Cantons-de-l’Est, à condition qu’un acheteur se manifeste pour prendre les opérations en main.

La présidente-directrice générale de PAL+, Élyse L’Espérance, confirme être à l’écoute de toute proposition d’achat, que ce soit pour ce volet d’affaires ou simplement pour l’équipement, dont les wagons et la locomotive. «Depuis l’annonce, des gens nous ont contactés pour obtenir de l’information, mais il n’y a pas eu encore d’offre concrète sur la table», précise la gestionnaire.

À son avis, le produit qui a accueilli quelque 350 000 passagers possède encore un potentiel pour toute entreprise qui désirerait l’exploiter et investir dans son développement. «En 14 ans, il y a eu d’excellentes saisons et d’autres moins bonnes. Mais en général, on avait un bon achalandage tous les ans. Si on s’en départit, c’est notamment à la suite d’une réflexion entourant la direction de PAL+ pour les années à venir», poursuit la responsable, qui gère aussi les hôtels Étoile-sur-le-lac et Espace 4 Saisons.

Malgré tout, la gestionnaire reconnaît que d’avoir réuni au même endroit le train touristique et le bateau Le Grand Cru, qui lui appartient également, s’est peut-être avéré une moins bonne décision que prévu au départ. «De tout regrouper au même quai d’embarquement, c’était un avantage d’un point de vue logistique, explique-t-elle. Mais à l’inverse, en offrant deux attraits qui visaient la même clientèle, on a réalisé que les gens avaient plutôt tendance à choisir au lieu de faire les deux activités.»

Chose certaine, la décision de tourner la page sur cette aventure a été difficile à prendre, assure Mme L’Espérance, qui dit avoir eu l’assentiment des deux fondateurs, soit son père André L’Espérance et l’abbé Donald Thompson. «S’il n’y avait pas eu de pandémie, sans doute que l’histoire serait différente, laisse-t-elle entendre. Il faut comprendre que c’est très difficile, voire impossible, d’adapter l’expérience de l’Orford Express aux normes sanitaires sans en perdre l’essentiel. D’autant plus qu’il faut un certain volume pour opérer.»

 

À l’industrie de se mobiliser

Pour la mairesse Vicki-May Hamm, il est évident que la disparition éventuelle de l’Orford Express représenterait une perte importante pour la région. «Au fil des ans, le train est devenu un produit d’appel reconnu, alors c’est évident que toute l’industrie touristique va en souffrir», dit-elle.

«Si les acteurs du milieu économique veulent se mobiliser et ont des idées pour le sauver, c’est évident que la Municipalité peut jouer un rôle de partenaire à différentes niveaux. Mais ce n’est pas elle qui prendra le leadership dans ce dossier», prévient Mme Hamm, en précisant avoir discuté de la situation avec des élus de Bromont et Sherbrooke.