La nouvelle caserne de Magog inaugurée avec le sentiment du devoir accompli

OUVERTURE. Un peu plus d’une semaine après avoir combattu l’un des plus graves incendies dans l’histoire de Magog, les pompiers se sont rassemblés autour d’un événement plus positif et très attendu, le 23 octobre dernier, soit l’inauguration de leur nouvelle caserne incendie. Cette cérémonie allait au-delà du décorum puisque les événements vécus, le 16 octobre dernier, ont apporté un véritable sens aux célébrations. Pour les pompiers, cette intervention en sera une marquante pour bien des facteurs, que ce soit en raison de l’intensité du brasier, la météo chaotique avec des vents à 80 km/h, le sauvetage in extrémis d’un résidant ou encore le grave accident subi par un pompier, qui est tombé d’un toit. Bien des éléments perturbateurs qui auraient pu déstabiliser les intervenants qui sont, au contraire, demeurés concentrés jusqu’à la dernière flamme. Comme la mairesse Vicki-May Hamm l’a fait savoir lors de son allocation, il vaut mieux ne pas s’imaginer quels auraient pu être les dégâts sans les changements apportés à l’organisation incendie, au cours des deux dernières années. «Après ce qu’on a vécu la semaine dernière, je pense qu’on n’a pu besoin de justifier ces investissements. On a vu la rapidité d’intervention et la force de frappe. On l’a fait pour améliorer la qualité de vie des citoyens, mais aussi pour que nos pompiers puissent travailler dans un environnement beaucoup plus sécuritaire», a-t-elle dit, en s’adressant directement aux intervenants. Depuis 2016, la Ville de Magog a procédé à une véritable transformation de son service incendie, et ce, à coup de plusieurs millions de dollars. Il y a eu l’installation de nouvelles bornes sèches au lac Lovering, le réaménagement de la caserne 2 (Soutière) et du poste incendie 3 (Lovering), l’achat d’un nouveau camion et d’un bateau de sauvetage, la mise en place d’une structure permanente de 36 pompiers, et pour finir, la construction de la caserne principale. À elle seule, il s’agit d’une facture de 5,3 M$. Même s’il reconnaît que ce redressement majeur a suscité des discussions difficiles derrière les portes closes de l’hôtel de ville, le conseiller Yvon Lamontagne demeure convaincu que tous les élus sont fiers, aujourd’hui, du résultat. «Le feu au centre-ville nous a fait réaliser que la construction d’une nouvelle caserne s’avérait essentielle, avoue-t-il. L’ancien bâtiment ne répondait plus à plusieurs exigences. Je tiens à remercier les artisans de ce projet, qui ont redonné une grande crédibilité au service incendie.» Une réorganisation à la vitesse grand V Yvon Lamontagne s’adressait tout particulièrement à deux grands acteurs de cette réorganisation, soit l’ancien directeur général de la Ville, Claude Marcoux, et l’ex-directeur des incendies, Serge Collins. N’ayant été que de passage à la Municipalité pendant quelques mois, les deux acolytes ont été les chefs d’orchestre de ce virage à 180 degrés. D’ailleurs, les deux hommes figuraient parmi les invités lors de cette cérémonie. «J’en ai inauguré des casernes dans ma carrière, mais je ne pensais pas en inaugurer une de cette ampleur. C’est tellement beau!», s’est exclamé M. Collins, avec un large sourire. Pour l’ancien chef des pompiers, il ne fait pas de doute que ces changements étaient urgents. Et il l’a vite constaté lors de son embauche, lui qui est demeuré en poste deux ans plutôt que six mois, comme c’était prévu au départ. «Le service n’était pas bien organisé à mon arrivée et ce n’était pas dû à un manque de volonté de ceux qui m’ont précédé. Je m’attendais à faire des changements, mais pas autant. Tout ça n’aurait pas été possible sans la collaboration du conseil de ville, qui ne m’a jamais mis de bâtons dans les roues», tient-il à préciser. Avec un bâtiment de cette superficie, Serge Collins assure que Magog a réalisé un investissement pour les 50 prochaines années. Pour lui, il était impératif de mieux s’organiser non seulement pour être plus efficace sur les incendies, mais également en prévision des changements climatiques. «On voit tout ce qui se passe aux États-Unis et de plus en plus, les catastrophes naturelles montent vers le Nord. Les eaux se réchauffent partout sur la planète. Tôt ou tard, ça va nous frapper aussi. Avec cette caserne et la réorganisation du service, on sera mieux préparé pour y faire face», conclut-il.  

Les invités ont été accueillis par une haie d’honneur formée des pompiers, qui étaient bien fiers de faire visiter «leur nouvelle maison».
(Photo Le Reflet du Lac – Pierre-Olivier Girard)
La mairesse de Magog, Vicki-May Hamm, est accompagnée du directeur des pompiers de Magog, Sylvain Arteau.
(Photo Le Reflet du Lac – Pierre-Olivier Girard)
L’aire de vie des pompiers comprend la cuisine et le salon. La salle d’entraînement est située dans la pièce voisine.
(Photo Le Reflet du Lac – Pierre-Olivier Girard)
Lors d’un appel d’urgence, les pompiers utilisent cette descente d’une hauteur de 24 pieds donnant directement accès au garage.
(Photo Le Reflet du Lac – Pierre-Olivier Girard)
Il y a quatre lits dans chaque dortoir.
(Photo Le Reflet du Lac – Pierre-Olivier Girard)
Les pompiers ont accès à une terrasse privée, avec un BBQ qu’ils ont payé de leur poche. Lors d’un appel, l’alimentation au gaz naturel coupe automatiquement par mesure de sécurité. C’est le même principe pour la cuisinière.
(Photo Le Reflet du Lac – Pierre-Olivier Girard)