La moule zébrée frappe à la porte de l’usine de filtration de Magog

NUISANCE. Tout comme à Sherbrooke, la moule zébrée fait son entrée dans les infrastructures publiques de Magog.

La coordonnatrice de la division Environnement de Magog, Josiane K. Pouliot, confirme la présence de cette espèce envahissante au-delà du grillage de l’entrée d’eau potable de la municipalité au lac Memphrémagog. Une quarantaine de moules y avaient été découvertes l’an dernier.

« Elles sont moins nombreuses qu’à Sherbrooke, mais on en a retrouvé dans le bassin d’eau brute situé à proximité de l’usine de filtration d’eau, précise-t-elle. Les moules ne peuvent toutefois pas poursuivre leur chemin dans le réseau d’eau potable, car les filtres de l’usine de filtration agissent comme une barrière. »

Magog effectuera tout de même des plongées et une vérification de la canalisation d’ici les prochaines semaines. La Ville attend aussi des résultats d’analyses de filtres pour préciser l’étendue de cette fulgurante progression. « Nous sommes en mode solution et nos inspections seront plus fréquentes », assure Mme Pouliot.

Elle tient à rassurer la population quant à la qualité de l’eau potable consommée par les Magogois. Selon elle et les experts, il n’existe aucun danger en buvant l’eau qui sort des robinets. « Cette espèce envahissante n’a pas d’effets directs sur la qualité de l’eau, mais les moules pourraient éventuellement impacter la fraîcheur de l’eau en chamboulant l’écosystème du lac Memphrémagog », prévient-elle.

La Ville s’engage à être proactive dans ce combat. Des activités de retrait de moules seront bientôt organisées dans la baie de Magog.

Autre texte sur l’état de la situation ici.

AUCUNE AMENDE EN 2021

Les autorités répètent inlassablement l’importance de laver toutes les embarcations de plaisance avant de naviguer sur les plans d’eau. Ce geste est primordial afin de prévenir ou de stimuler la croissance exponentielle de la moule zébrée. Ce lavage est obligatoire pour les bateaux à moteur et pour les embarcations à propulsion humaine, comme les kayaks et les planches à pagaie.

En 2021 cependant, la MRC de Memphrémagog confirme qu’aucun constat d’infraction n’a été donné spécifiquement pour le non-lavage des bateaux. 19 avertissements ont été enregistrés pour des plaisanciers pas avisés et d’autres ayant négligé d’aller chercher leur vignette. L’amende est de 100 $. On n’avait pu obtenir des statistiques similaires pour 2022 au moment d’écrire ces lignes.

Cette absence de répression ne signifie pas, aux yeux de l’ancien président du MCI, Robert Benoit, que tous les plaisanciers se comportent de façon exemplaire. Il souhaite une surveillance accrue et une réglementation plus musclée afin de limiter les dégâts, autant que possible. « C’est important, car le lac Memphrémagog est une véritable passoire, déplore-t-il. Combien de familles débarquent dans les chalets autour du lac avec leurs planches à pagaie et leurs jouets pneumatiques sans les laver? »

Il avoue que le défi est énorme, surtout avec les autres espèces envahissantes et de multiples autres enjeux environnementaux qui menacent la santé du lac Memphrémagog.