La mairesse Hamm s’est fait refuser l’embauche d’un attaché politique

POLITIQUE. Le précédent et actuel conseil municipal ont dit non à la mairesse Vicki-May Hamm, qui aurait voulu s’entourer d’un attaché politique pour l’accompagner dans les tâches politiques rattachées aux dossiers à la Ville de Magog. Il faut savoir que pour les municipalités de 100 000 habitants et plus, la loi permet au maire d’embaucher du personnel politique qu’il juge nécessaire. Toutefois, pour les villes de plus petite taille, cette permission est soumise à l’approbation du conseil municipal. Comme le soutient la mairesse Vicki-May Hamm, sa première demande en ce sens remonte à il y a quelques années. Elle se souvient d’avoir sollicité l’appui de son conseil en ce sens à «au moins deux reprises, si ce n’est pas trois». Sa plus récente tentative est survenue lors de l’étude du plan de main d’œuvre pour 2018. Chaque fois, elle s’est butée à un refus. «Lors de ma dernière tentative, je savais que nous étions dans un contexte où il fallait se serrer la ceinture. Je comprenais qu’il y avait d’autres priorités, soutient-elle. À choisir, par exemple, entre un ingénieur qui va aider à débloquer les travaux d’infrastructures ou un attaché politique, disons que mon chien était mort d’avance. J’ai davantage fait valoir mes arguments lors de mes premières demandes.»   Un poste stratégique Aux yeux de la première magistrate, une telle ressource apporterait des retombées concrètes dans la communauté. Elle fait valoir son argument en s’inspirant de ce qui se fait à Shawinigan. «Au cours des dernières années, Shawinigan a fait bien des jaloux en recevant des millions en aide et en subventions gouvernementales. Une des raisons est qu’il y a du personnel politique qui travaille avec le maire. Cette personne a les habilités et le réseau de contacts pour entretenir les relations avec les différents ministères. À Magog, c’est sûr que le poste en soi se serait payé tout seul», croit-elle. Par exemple, toujours selon Mme Hamm, un des dossiers sur lequel travaillerait un attaché politique à Magog serait celui de l’aréna. En 2017, Magog a reçu une subvention de 800 000 $ pour moderniser son système de réfrigération. Toutefois, les travaux tardent à être faits, puisque leur sort dépend de la réalisation du projet de deux glaces à La Ruche. «Ça me prendrait une personne à temps plein pour négocier avec le gouvernement afin d’allonger l’entente ou rendre les conditions de la subvention plus flexibles. Actuellement, on fait du mieux qu’on peut à l’interne. Même notre directeur des services techniques a dit au conseil qu’on n’allait pas chercher notre part de subventions en infrastructures et une des raisons, c’est qu’il faut les travailler politiquement. Il y a même des subventions dont on ignore l’existence, surtout au fédéral», déplore-t-elle. En ce sens, Vicki-May Hamm considère que la loi actuelle est «mal faite». À son avis, les villes centres, comme la sienne, devraient avoir un budget pour du personnel politique en raison des responsabilités additionnelles confiées aux maires. «Je siège d’office sur tous les comités et commissions à la MRC. Je représente 52% de la population. En tenant seulement compte de mes obligations à la Ville et à la MRC, il me semble qu’on devrait avoir droit à cette aide. Je vois déjà certaines personnes dire: elle a accepté des responsabilités ailleurs, donc, elle n’a pu le temps de faire sa «job». Mais ça n’a rien à voir. Quand tu regardes mon agenda avant et après ma nomination comme présidente de la Fédération canadienne des municipalités, je peux dire que ma présence à Magog est sensiblement la même», assure-t-elle.   Sans rancune Quoi qu’il en soit, la mairesse accepte la position de ses confrères de travail. Elle n’en garde aucune rancune, à l’instar du vote qui a été demandé concernant sa mission économique en France, pour lequel deux élus ont exprimé leur désaccord. «J’ai fait la démonstration que ce voyage a valu la peine et puis, ça n’a pas coûté cher. J’espère que la prochaine fois que je le demanderai, j’aurai l’appui de tout le monde et que les élus vont me faire confiance», conclut la politicienne.