La location à court terme dérange au Canton de Potton

TOURISME. La location de chalet est un phénomène mondial qui prend de l’ampleur et la région de Memphrémagog ne fait pas exception à la règle. Au Canton de Potton, par exemple, là où n’existe aucune réglementation en la matière, deux résidants en ont ras-le-bol des week-ends festifs de leur voisin.

Le populaire site web Airbnb compte facilement une cinquantaine d’inscriptions sur le territoire du Canton de Potton. Des chalets et parfois des luxueuses maisons de prestige de cette populaire location touristique à court terme y sont disponibles, mais aussi tout autour du lac Memphrémagog. D’autres sites web offrent également des services similaires de location. En y mettant le prix, il est possible de s’offrir une vue sur le Memphré en un seul clic!

Cette vie temporaire de gens riches et célèbres est notamment possible au sud du mont Owl’s Head, à deux pas du lac Memphrémagog et de la frontière canado-américaine.

Quelques résidences y sont disponibles sur le marché, ce qui irrite de plus en plus Denyse Chartrand et Pierre Théorêt, qui habitent le Domaine privé du Lac Memphrémagog. Ce couple n’accepte plus le dérangement de leur quiétude depuis un an, en raison de la présence de groupes de 8 à 15 personnes presque chaque week-end sur la propriété voisine.

Ils dénoncent la présence de ces «fêtards» parfaitement inconnus qui arrivent chaque vendredi, histoire de faire la fête jusqu’au dimanche après-midi, et cela jusque tard dans la nuit. Selon elle, il n’y a aucune surveillance ni aucune identification, la clé est dans la porte.

«Ces locataires se foutent du voisinage. Même si on se plaint contre le bruit et les cris, on ne se soucie absolument pas de nous. Les locateurs ne sont intéressés que par leurs profits», déplore Mme Chartrand.

Elle observe d’ailleurs que des propriétaires de plus en plus nombreux deviennent propriétaires de chalets pour uniquement les louer et sans les occuper eux-mêmes. Le but étant de faire de l’argent, selon ses dires.

Elle peste aussi sur le fait que la location à court terme représente une vocation commerciale à ses yeux, tout comme le considèrent le gouvernement et la Corporation de l’industrie touristique du Québec en émettant des permis. «Ce qui n’est pas le cas pour la majorité», s’indigne-t-elle en pensant surtout aux illégaux sans permis.

«Pour moi, commerce ne cadre pas avec zone résidentielle. Encore moins dans un domaine privé comme nous dont les propriétés, de par un contrat notarié, ne peuvent être utilisées qu’à des fins uniquement résidentielles», ajoute-t-elle.

Mme Chartrand et M. Théorêt demandent une mobilisation des Estriens pour atténuer ce phénomène qu’ils considèrent comme un «fléau».

Ils demandent à leur Municipalité de trouver une solution en modifiant leur réglementation pour interdire ou mieux encadrer la location à court terme.

Compte tenu d’une possible réduction de la valeur de leur propriété, selon leur estimation, ils réclament une diminution de leur compte de taxes et une compensation financière pour «atteinte à leur qualité de vie, leur sérénité, leur sécurité et leur santé».