La guerre en Ukraine chamboule le coeur des citoyens de Potton
SOCIÉTÉ. La guerre en Ukraine attriste le monde entier, plus particulièrement au Canton de Potton où vit toujours une communauté ukrainienne présente depuis la Seconde Guerre mondiale.
Ils sont moins nombreux ou ils s’y rendent de façon plus occasionnelle qu’avant. Leur présence demeure néanmoins ancrée dans la vie de plusieurs Pottonais. C’est le cas de Sandra Jewett qui lit et écoute les nouvelles internationales avec beaucoup de tristesse.
Cette dame de 74 ans a grandi avec des amis ukrainiens qui vivaient, tout comme elle, près du chemin du Lac et de Vale Perkins. L’histoire se répète presque. « Ils sont venus ici à titre de réfugiés pendant et après la guerre de 19391945, se rappelle-t-elle. Ils étaient en quête de liberté, tout comme les nombreux Ukrainiens qui fuient actuellement l’invasion russe. »
Mme Jewett se rappelle d’une trentaine de familles ukrainiennes, et d’autres polonaises entre autres, qui ont choisi Potton comme terre d’accueil. « J’avais plusieurs amis dans cette communauté et c’était des gens très gentils et très travaillants, observe-t-elle. J’ai appris énormément en les côtoyant. »
Elle se rappelle d’Ivan et de Stefania Telishewski, qui avaient acheté une grande terre au milieu des années 1950 avant de la subdiviser pour d’autres familles ukrainiennes. Le nom des familles Bodnar, Deneka et Monczak lui vient en tête également.
Une chapelle ukrainienne à Vale Perkins
Wolodymyr « Walter » Bodnar s’occupait notamment de la chapelle ukrainienne Saint-Jean-Baptiste (Vorokhta) à Vale Perkins. M. Bodnar est décédé à 94 ans, le 2 février dernier à Toronto. Selon Mme Jewett, les Bodnar auraient aimé demeurer dans la région, mais ils ont finalement préféré se rapprocher de leurs enfants.
L’auteur de ces lignes se rappelle avoir rencontré le charmant couple Bodnar dans les années 1990. M. Bodnar prenait un soin jaloux de la chapelle située face à sa maison, pendant que sa conjointe cuisinait de succulents plats typiques de leur pays natal.
« Walter » appréciait particulièrement cet endroit et la vue qu’il avait sur Owl’s Head, un paysage qui lui rappelait les Carpates de sa jeunesse. On désignait aussi ce lieu Vorokhta, comme un réel endroit de villégiature situé à l’ouest de l’Ukraine dans les montagnes de l’Europe centrale, les Carpates. La chapelle est aujourd’hui fermée depuis une dizaine d’années et de plus en plus camouflée par la végétation.
Mme Jewett admire beaucoup ces peuples résilients, comme ces Ukrainiens arrivés à Potton avec presque rien, mais qui ont réussi à laisser leur trace. « Ces immigrants ont contribué à faire le Potton d’aujourd’hui, insiste-t-elle, en pensant aussi au défunt Festival multiculturel de Potton qui célébrait jadis cette diversité culturelle très présente dans cette municipalité.