La Fabrique Saint-Patrice s’oppose à la citation patrimoniale

Par Pierre-Olivier Girard
La Fabrique Saint-Patrice s’oppose à la citation patrimoniale
C’est maintenant officiel, les églises Saint-Patrice (notre photo) et Saint-Luke sont les 3e et 4e emplacements magogois à être cités comme biens patrimoniaux.

PATRIMOINE. Le conseil de la Fabrique Saint-Patrice n’apprécie guère l’intention de la Ville de Magog de transformer son presbytère et son église en site patrimonial. Le trésorier de cette paroisse, Marc Ruel, confirme la décision de son groupe de s’opposer à ce changement. Ses membres manifesteront leurs inquiétudes à la séance d’information publique sur la citation des églises Saint-Patrice et Saint-Luke, qui se tiendra à l’hôtel de ville de Magog, le mardi 18 septembre, à 19 h 30. «Ça paraît bien de l’extérieur, mais nous, de l’intérieur, nous ne voyons pas cette intention comme un cadeau», déplore M. Ruel. La Fabrique craint les impacts d’une citation patrimoniale. Par exemple, elle appréhende les lenteurs administratives pour obtenir un permis de rénovation, et ce, pendant des mois. «Actuellement, nous pouvons rapidement réparer une tuile au plafond. Le toit va-t-il couler avant d’obtenir l’autorisation de la Ville si l’église devient site patrimonial, s’inquiète-t-il. On n’a pas besoin de ces contraintes. Nous sommes encore capables d’entretenir notre église.» Toujours selon M. Ruel, ces contraintes risquent aussi d’avoir un impact sur les finances de la paroisse, surtout si les délais dans l’obtention de permis s’allongent. Il rappelle que la pratique religieuse régresse partout au Québec, et Saint-Patrice ne fait pas exception. Moins de fidèles équivaut à une réduction de revenus. Jusqu’à maintenant, le budget de 400 000 $ est suffisant et n’affiche aucun déficit. Mais qu’arrivera-t-il si la paroisse a besoin de financement en raison de dons à la baisse? La question demeure hypothétique, mais on ne connaît pas l’avenir. Voilà pourquoi la paroisse songe à se faciliter la vie si elle doit vendre à moyen ou long terme, par exemple, son presbytère. Il n’est pas dans l’intention de la Fabrique de se départir du bâtiment abritant l’Auberge de jeunesse Magog-Orford. «Mais si on doit un jour vendre un bâtiment cité patrimonial, la Ville s’opposera-t-elle à la transaction? Une citation patrimoniale éloignera peut-être de potentiels acheteurs», s’inquiète-t-il. La Fabrique assure qu’elle a toujours à cœur la préservation de son église plus que centenaire. Elle insiste pour dire qu’elle fera toujours tout en son possible pour conserver et entretenir ce joyau religieux. «Vous pouvez nous faire confiance. On a toujours eu un réel souci de conservation du patrimoine, et nous continuerons à le faire», insiste-t-il.

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Christian Rochefort
Christian Rochefort
4 années

Le clergé Québécois n’aime pas suffisamment notre patrimoine religieux.Je suis d’accord avec la ville de Magog.

Daniel Gagnon
Daniel Gagnon
4 années

Quel raisonnement étonnant, aberrant et à courte vue de la part de la Fabrique Saint-Patrice!
La Fabrique Saint-Patrice devrait être consciente que la destruction même du presbytère par une vente privée est une menace réelle?
La Fabrique souhaite-t-elle que le presbytère tombe entre les mains de promoteurs, par exemple d’un Gilles Bélanger pour permettre la destruction du site et la construction en hauteur d’un édifice banal et sans attrait, défigurant la ville de Magog?
La Fabrique Saint-Patrice souhaite-t-elle contribuer à vider Magog de ses beautés et priver notre ville de son cachet patrimonial? On le dirait bien, hélas.
Pourtant, il est évident que le presbytère est un important atout architectural, chargé d’histoire pour Magog et son tourisme, ainsi que pour son identité et sa singularité.
La Fabrique est-elle consciente que le fait d’être protégée par une citation patrimoniale est une véritable chance de conserver le patrimoine aimé des paroissiens de Saint-Patrice et que ce serait la meilleure façon de le protéger?
Ce refus incongru de la Fabrique Saint-Patrice d’accepter cette offre est déraisonnable et illogique.