Jusqu’à dix navettes électriques pour réduire les GES

TRANSPORTS. Un maximum de dix navettes électriques pourraient un jour circuler sur les routes de la région afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Tel est l’objectif du député d’Orford, Gilles Bélanger, qui persiste et signe une semaine après le dévoilement de sa vision de développement touristique en périphérie du parc national du Mont-Orford.

Selon lui, les millions à investir dans un possible concept éco-immobilier au sud du parc national doivent s’accompagner d’un transport collectif efficace et propre. Contrairement à la semaine dernière, il tient à mentionner que la taille des navettes serait davantage semblable au véhicule qu’on aperçoit sur la photo qui accompagne cet article.

«Il en faudra évidemment plus qu’une, tient à préciser le représentant de la Coalition avenir Québec (CAQ). On pourrait en avoir jusqu’à dix sur un circuit reliant Orford et Magog, incluant cinq dans un sens et cinq dans l’autre direction, en période de grand achalandage. Il faudrait éventuellement desservir Sherbrooke.»

Selon lui, l’impact serait direct et immédiat sur les GES associés aux activités de la Corporation Ski & Golf Mont-Orford. Il brandit le Bilan carbone et le Plan d’action de réduction des émissions des GES de la station de ski. Ce document cible le déplacement des skieurs pour se rendre au Mont-Orford comme principal émetteur de GES, et ce, à la hauteur de 84% de toutes les sources polluantes de la montagne liées aux gaz à effet de serre.

Ce même document cible notamment la mise en service de navettes pour réduire les GES émis par la station. Le président de la Corporation Ski & Golf Mont-Orford, Jacques Demers, croit que ce transport collectif représente une option à considérer. «Il faut y penser, surtout que les Sherbrookois sont nos principaux clients et effectuent des plus longues distances, analyse-t-il. Nos 450 employés doivent également parcourir de nombreux kilomètres pour se rendre à la montagne.»

Selon M. Demers, des navettes efficaces aideraient également à contourner la problématique des stationnements régulièrement pleins au ski alpin et au ski de fond. «Cette pleine capacité nous limite beaucoup dans notre développement», observe-t-il.

PAS UN TREMBLANT

Face aux commentaires de gens craignant un mégaprojet à la sortie 115 de l’autoroute 10, le député Bélanger assure que sa vision exclut toute imitation d’un village piétonnier à la Mont-Tremblant, même en miniature. «Je propose plutôt des habitations camouflées dans la forêt, ce sera très loin d’un Tremblant», assure-t-il.

Rappelons que des investisseurs québécois et européens seraient sur le point d’acheter deux terrains totalisant 180 acres presque en face à la halte routière de l’autoroute. Selon M. Bélanger, ces gens d’affaires verraient d’un bon oeil sa vision de développement, qui permettrait «de faire croître et d’assurer la survie de la montagne».

«Si le gouvernement subventionne le Mont-Orford, ça prend du privé autour de la montagne pour attirer d’autres visiteurs», ajoute-t-il.

DES BÉMOLS CHEZ SOS PARC ORFORD

Le groupe SOS Parc Orford s’inquiète toujours un peu lorsque des projets d’envergure sont discutés sur la place publique. Son porte-parole Robert Benoît concède que les promoteurs lorgnent des terrains en dehors du parc national. Il signale toutefois que ces propriétés bordent de belles forêts qui devraient, selon lui, être protégées avec une zone tampon et de protection autour du parc. «Québec aurait pu et pourrait également les acheter pour les intégrer dans l’agrandissement actuel du parc», suggère-t-il.

M. Benoît met également en garde les citoyens quand des promoteurs étrangers s’intéressent à notre région. Il rappelle que d’autres étrangers ont déjà proposé de grandes idées de grandeur avant de voir leur plan s’effondrer, comme Botella à Magog et Saad Gabr à North Hatley dans les années 1980. Il se rappelle aussi des déboires au défunt centre de ski du mont Écho dans les années 1970 et à Montjoye dans les années 1990. Il cite aussi l’exemple de fraude à Jay Peak (2016) et les difficultés financières de Vertendre. «Il faudrait plutôt savoir à qui on a affaire avant de s’emballer devant des plans», prévient-il.

Robert Benoît, un ancien député libéral du comté d’Orford, se questionne aussi sur le rôle du député Bélanger dans ce dossier. «Ça ressemble à du lobby ou à la pression d’un promoteur plutôt qu’à du travail de parlementaire», s’intrigue-t-il.