Jean-Paul Scieur: l’âme et la colonne vertébrale des Vendanges

ÉVÉNEMENTS. Le président-fondateur Jean-Paul Scieur est plus qu’un signe de stabilité et de loyauté au sein de la Fête des vendanges Magog-Orford. Il en est l’âme et la colonne vertébrale depuis trois décennies.

M. Scieur dirige le conseil d’administration de cet événement depuis 1993. Il se rappelle les balbutiements de cette fête, qui origine même avant l’année de fondation. «La Fête des vendanges du vignoble Le Cep d’Argent a eu lieu sur notre propriété en 1991 et 1992, se rappelle-t-il. Nos visiteurs cueillaient eux-mêmes les raisins, comme en France. C’était unique au Québec à cette époque.»

Gagnant en popularité, ce rassemblement s’est déplacé à Magog et à Orford, mais surtout à la pointe Merry de Magog pour y demeurer jusqu’à maintenant. De 5000 visiteurs, cette fête a connu une croissance fulgurante pour atteindre un sommet de plus de 80 000 personnes lors du 20e anniversaire. Les retombées économiques les plus récentes, telles qu’estimées par la firme Raymond Chabot, s’élèvaient à cinq millions de dollars.

«Notre impact est gigantesque, proclame M. Scieur. En seulement cinq jours, on attire beaucoup de gens dans la région qui en profitent pour acheter des produits québécois, mais aussi pour dormir dans les hôtels, magasiner dans les boutiques et manger dans les restaurants.»

M. Scieur, qui est aussi copropriétaire du vignoble Le Cep d’Argent, mentionne fièrement que l’organisation qu’il préside est précurseur dans quelques domaines. À ses yeux, la Fête est le premier événement québécois à mettre en valeur des produits exclusivement québécois. «On nous copie partout en province maintenant, ajoute-t-il. Ce créneau est tellement à la mode que le gouvernement a lancé son Panier bleu pendant la pandémie.»

Le président des Vendanges, qui a aussi présidé la défunte Association des vignerons du Québec pendant 25 ans, est convaincu que la fête a largement contribué à mieux positionner les produits agroalimentaires québécois dans le marché de la province. Selon M. Scieur, les pressions exercées sur le gouvernement, la popularité de l’événement et la qualité croissante des produits ont permis de s’installer sur les tablettes des épiceries et de la Société des alcools du Québec (SAQ).

M. Scieur avoue également que la popularité de l’événement a permis d’attirer des politiciens en campagne électorale. Il cite notamment les Pauline Marois, Jean Charest, Gilles Duceppe et François Legault qui sont venus courtiser les électeurs «On en profite toujours pour mousser notre industrie auprès de ces personnalités, confie-t-il. Ces échanges ont positivement influencé la place de notre agriculture au Québec.»

Par ailleurs, Jean-Paul Scieur explique simplement le secret de sa longévité. «J’adore cette fête, j’en bois et j’en mange», rigole-t-il. 

Plus sérieusement, il apprécie l’équipe, la chimie entre les membres, la qualité des exposants, l’évolution d’une organisation malgré des mauvaises températures et une pandémie, ainsi que la stabilité assurée par la majorité de l’équipe.

«Nous sommes là pour rester, lance-t-il. La clientèle sera toujours au rendez-vous avec une belle programmation, des produits de qualité et un site prestigieux.»