«Il y a encore beaucoup de vie en soins palliatifs»

SANTÉ. Pour les bénévoles qui accompagnent les grands malades en soins palliatifs de l’hôpital magogois, il existe encore beaucoup de vie chez ces patients qui n’ont parfois que quelques semaines ou quelques jours à vivre. C’est le cas de Claudette Hébert-Roy, une dame de 82 ans associée à l’organisme L’Envolée depuis 8 ans. «Être bénévole pour ces gens, c’est acquérir une forme de sagesse vers la mort. C’est un cadeau qu’on se fait, car les patients ont beaucoup à offrir, même dans les derniers instants de leur vie», se confie-t-elle. Elle apprécie ces heures pour elle, mais aussi beaucoup pour accompagner des gens qui ont besoin de partager, mais sans que leurs propos soient jugés par quiconque. «On les supporte avec respect. On les écoute et ça apaise leur anxiété avant le grand départ. Ça peut aussi atténuer leurs douleurs physiques», estime Mme Hébert-Roy. Ces bénévoles sont convaincues que leur écoute, ou tout simplement leur présence, contribuent à ce que le grand malade en fin de vie s’éteigne davantage dans la dignité. «Ils apprivoisent leur mort, mais ces échanges permettent aussi aux bénévoles d’apprivoiser leur propre départ», résume-t-elle. Cet accompagnement n’est toutefois pas pour tout le monde. Le groupe L’Envolée trie des bénévoles sur le volet avant de les former avant et pendant leur apprentissage. Ils sont actuellement une quarantaine à circuler dans les corridors des soins palliatifs du Centre de santé et de services sociaux de Memphrémagog. 200 personnes ont vécu cette expérience d’accompagnement depuis les 25 ans d’existence de L’Envolée. «Il faut être à l’aise, sinon ce n’est pas fait pour nous. Moi, j’aime assez l’être humain pour l’aider», confie Mme Hébert-Roy.   Un accompagnement précieux Pour la présidente de l’Envolée, Marie-Claire Blais, l’organisme n’apporte peut-être pas une aide indispensable, mais un accompagnement précieux et apprécié neuf heures par jour. «Les patients sont contents, peu importe si on les écoute, fait la lecture, tient la main, aide à marcher ou tout simplement offrir une présence silencieuse. On les considère vivant», précise-t-elle. Mme Blais tient à signaler que les bénévoles ne remplacent pas la famille et l’entourage des patients en fin de vie. «Nous sommes toujours prêts à aider si on nous fait signe, autant pour le patient que pour son entourage, informe-t-elle. On prend la relève quand la famille doit s’absenter; ça les rassure. L’entourage apprécie notre présence discrète, encore plus quand elle ne peut assister au dernier instant de la vie du patient.» L’Envolée n’accompagne pas systématiquement les patients ayant demandé l’aide à mourir. Ses bénévoles passent davantage de temps avec les autres patients en fin de vie. L’Envolée offre aussi un programme de soutien aux endeuillés. Créé et animé par Mme Hébert-Roy depuis quatre ans, ce groupe d’entraide a comme objectif de briser l’isolement et faciliter le deuil d’un être cher.