Il y a 15 ans, l’Imprimerie Quebecor World fermait ses portes

ÉCONOMIE. Une autre triste nouvelle s’abattait sur l’économie magogoise le 31 mars 2008. Vers 8 h un lundi matin, quelque 400 employés apprenaient que l’Imprimerie Quebecor World interrompait immédiatement ses presses. Un autre fleuron économique disparaissait du paysage industriel.

Cette date correspond avec le 15e anniversaire de cette mauvaise nouvelle économique. Elle sera à jamais marquée dans l’esprit du président du syndicat de l’époque, Pierre Goulet. Ses souvenirs sont frais dans sa mémoire, comme si cette «brusque annonce» avait eu lieu hier. «On la voyait venir avec le ralentissement de nos activités et des fermetures ailleurs au Québec, témoigne-t-il. La rapidité d’exécution et la façon cavalière de faire nous ont ébranlés, par contre. Plusieurs ont trouvé ça difficile, certains pleuraient dans la cafétéria.»

M. Goulet a travaillé pour cette compagnie pendant 27 ans. Il a présidé le syndicat pendant 15 ans. Il connaissait évidemment tous les employés, dont certains ont eu de la difficulté à se trouver un autre emploi. Plusieurs ont subi des baisses de salaire en travaillant dans d’autres usines. Certains ont pris leur retraite. D’aucuns sont tombés malades. 

Il faut se rappeler que le contexte économique et manufacturier était totalement différent d’aujourd’hui. Les emplois se raréfiaient, mais en raison de plusieurs autres fermetures d’usine. Magog a écopé de plus de 4000 pertes d’emplois en cinq ans à cette époque.

AUTRES FERMETURES

Rappelons la fermeture de quelques autres fleurons économiques de Magog: Olymel en 2005, SaarGummi en 2005, GDX Automotive en 2008, CS Brooks en 2008, Dana Canada en 2009, Hexpol Componding en 2009, Difco en 2011 et H. Fontaine en 2011.

L’entreprise de textile CS Brooks et l’usine spécialisée dans la fabrication de plastique et caoutchouc GDX commémorent aussi leurs 15 ans de fermeture en 2023.

Pierre Goulet tient à souligner l’expertise et la qualité de la main-d’oeuvre oeuvrant dans l’imprimerie. À ses yeux, le personnel n’est pas à blâmer pour cette fermeture. «L’usine avait un chiffre d’affaires variant de 80 à 90 millions de dollars annuellement, incluant une masse salariale de 14-15 M$, détaille-t-il. C’est plutôt la technologie qui nous a rejoints.»

L’entreprise locale imprimait surtout des magazines pour adultes comme Penthouse, ainsi que des titres de TVA Publications comme Le Lundi, Dernière Heure et 7Jours.

Ouverte par Pierre Péladeau, père, en 1971, l’usine a aussi porté le nom d’Imprimerie Off Set et Montréal-Magog. Le bâtiment était sur la rue Sherbrooke. Il a été démoli pour faire place aujourd’hui au stationnement du marché d’alimentation IGA, à la station-service Shell et au restaurant PFK.