Il frôle la mort dans un accident de moto entre Magog et Eastman

TÉMOIGNAGE. Bien des questions trottent encore dans la tête d’Alexandre Juby, quelques jours après avoir été impliqué dans un violent accident de moto sur la route 112 entre Magog et Eastman. Un face-à-face à haute vitesse qui aurait dû, en toute logique, lui coûter la vie, mais dans lequel il s’en est finalement sorti pratiquement indemne.

C’était le samedi 16 juillet dernier, en début de soirée. Le Magogois avait simplement envie de se changer les idées en prenant la route sur sa moto en direction de la halte routière d’Eastman. Toutefois, sa destination finale s’est arrêtée à quelques kilomètres de là, lorsqu’il a été percuté de plein fouet par une voiture qui effectuait une manoeuvre de dépassement.

« Quand j’ai vu la voiture arriver devant moi, je savais que j’allais peut-être crever à ce moment-là. C’est quand même fou de dire que j’ai eu le temps de penser à plein d’affaires et même d’analyser ma chute, même si tout s’est passé en une fraction de seconde », raconte Alexandre Juby.

Ayant été percuté par le côté avant du véhicule en dépassement, le motocycliste qui roulait à environ 90 km/h est tombé de sa moto avant de glisser sur la chaussée asphaltée sur une cinquantaine de pieds.

Après sa chute, il explique avoir « miraculeusement » passé entre les deux véhicules qui arrivaient en sens inverse alors qu’il aurait bien pu se retrouver coincer sous leurs roues. « Je me souviens que je voyais l’asphalte et le ciel en tournoyant, car j’ai dû faire des tonneaux pendant la chute. Après, je me suis tordu de douleur, car j’ai subi des entorses aux deux chevilles et à une jambe. Ça faisait vraiment mal, mais étrangement, je pensais plus au fait que ma saison de moto était terminée plutôt qu’à mon état de santé. »

Une bonne étoile

Après avoir été transporté au centre hospitalier de Fleurimont, Alexandre Juby y est ressorti le soir même des événements. Amoché et secoué, il avait évidemment dû mal à se déplacer. Mais au fil des journées, la douleur intense est devenue plus supportable, quoique constante.

Il a encore des égratignures et des inflammations à ses jambes, mais le principal intéressé est conscient d’avoir été extrêmement chanceux dans sa malchance. « C’est dur à comprendre comment j’ai pu m’en sortir aussi facilement. On m’a dit qu’il y a eu trois autres accidents de moto récemment dans la région et les gens impliqués sont soient décédés ou gravement blessés. C’est presque angoissant quand j’y pense. Je vais peut-être comprendre un jour pourquoi je suis sorti vivant de tout ça, mais sans être trop spirituel, je pense qu’il y a une bonne étoile qui a veillé sur moi ce soir-là », soutient-il en faisant référence à sa mère qui est décédée il y a quelques années.

Il tient d’ailleurs à remercier les premiers répondants du Service de sécurité incendie d’Eastman, dont le directeur Daniel Lefebvre et le pompier David Gagnon, qui sont venus à son secours. Il n’a également que de bons mots pour le personnel soignant de l’hôpital.

Déjà hâte de retourner en moto

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le Magogois n’a aucunement l’intention de mettre une croix sur sa passion en mettant en vente sa deuxième moto, alors que sa première est une perte totale. Pour lui, l’envie de reprendre la route sur deux roues demeure aussi fort qu’avant la journée du 16 juillet. « La moto, c’est de l’adrénaline pure. Quand on commence à en faire, on ne peut plus s’en passer. Quelqu’un qui n’en a jamais fait ne peut pas comprendre. Ça risque d’être bizarre la première fois, comme lorsque j’ai pris ma voiture dernièrement. Je voyais tous les véhicules comme s’ils allaient me foncer dedans. »

« Dans la vie, je suis quelqu’un d’assez rationnel et même conservateur, mais depuis l’accident, on dirait que j’ai envie de faire des choses que je n’aurais pas fait avant. Je pense à des défis plus extrêmes comme sauter en parachute ou des trucs du genre. Quand on passe si proche de mourir, ça remet tout en perspective. »

Conduire en pensant aux autres

Du côté de la Régie de police de Memphrémagog, on confirme que cet accident faisait encore l’objet d’une enquête au moment d’écrire ces lignes. Il n’a donc pas été possible d’obtenir davantage d’information concernant les circonstances sur cette affaire.

De son côté, Alexandre Juby espère qu’en partageant son histoire, les usagers de la route seront plus vigilants la prochaine fois qu’ils prendront le volant. « Dans une voiture, les gens sont protégés par 2000 lb de tôle. En moto, à part notre casque et nos vêtements, on n’a rien. Je vois tellement de personnes qui conduisent encore en regardant leur téléphone. Et ce ne sont pas juste des jeunes, des personnes âgées le font également. C’est si simple pourtant de s’arrêter au bord de la route pour répondre à un texto », conclut l’homme de 34 ans.