Hommage à Benoît Descôteaux
Tout récemment, on apprenait le décès de deux grands hockeyeurs : Mike Bossy et Guy Lafleur.
Pour des milliers de personnes, la personnalité attachante et les performances de ces hockeyeurs en ont fait des héros. Avec raison.
Une autre personne digne de mémoire et de reconnaissance est décédée tout récemment, plus près de nous, le 13 avril plus précisément : M. Benoît Descôteaux. J’en ai eu un pincement au cœur , car pour moi, il fait partie de la catégorie des « héros ordinaires ».
Des centaines de Magogois, voire des milliers, ont peut-être éprouvé aussi un pincement au cœur en apprenant cette nouvelle, car Benoît a été à Magog » Monsieur OTJ » pendant certainement une bonne dizaine années, à la fin des années 1950 et au début des années 1960.
L’OTJ, c’était » l’Oeuvre des Terrains de Jeux » mise sur pied, si je me souviens bien, par le curé Origène Vel de la paroisse Sainte-Marguerite-Maire.
À l’époque, il n’existait pas de camps de jour comme on les connaît aujourd’hui et personne n’avait de piscine à la maison. Les familles étaient nombreuses. Les mères devaient avoir des yeux tout le tour de la tête pour garder un œil sur leur marmaille pendant les vacances d’été qui n’avait rien de simple pour elles.
L’OTJ constituait donc une espèce de bénédiction pour les familles. Tous les enfants de la ville étaient invités à y participer. Le service d’autobus des frères Haman parcourait les rues, chaque matin de la période estivale, du lundi au vendredi, pour amener tout ce petit monde à la pointe Merry et pour le ramener à la fin des activités de la journée, vers 16 heures.
Et des activités, il y en avait pour tous les groupes d’âge. Au milieu de chaque demi-journée, c’était la période de la baignade – les garçons à leur entrée, les filles à la leur, avec des cabines d’habillage séparées pour les deux groupes. Le midi, le laitier arrivait avec son camion et ses paniers de métal chargés de centaines de demiards de lait. Une fois ou deux par été, les enfants bénéficiaient du grand luxe du lait au chocolat. Et il y avait la période de chant suivie de l’histoire racontée par un des moniteurs après le dîner. Et la grande parade costumée à la fin de l’été.
Le grand chef d’orchestre de toutes ces activités, c’était M. Benoît Descôteaux qui, avec une énergie et un enthousiasme considérables, recrutait et motivait toute une équipe de moniteurs.
Je ne me souviens pas qu’on ait, de son vivant, honoré concrètement le parcours de cet homme bienveillant, de cet éducateur patient, qui s’est dévoué si longtemps pour les loisirs en plein air des jeunes Magogois. Il le mériterait!
Dans l’annonce de son décès, il est écrit que » selon ses volontés, il n’y aura pas d’exposition ni de funérailles « . Je respecte évidemment les volontés de monsieur Descôteaux, mais je ne peux m’empêcher de rappeler à notre mémoire collective sa bienveillance et son attachante personnalité qui, par-delà l’OTJ, ont accompagné des centaines de jeunes tout au long de sa vie d’enseignant, de directeur d’école et de citoyen engagé.
Bon repos, M. Benoît Descôteaux, mon héros ordinaire!
Daniel Faucher
Eastman