Harcèlement et intimidation: Potton et North Hatley réclament l’aide de la SQ
POLITIQUE. Les maires du Canton de Potton et de North Hatley demandent l’aide de la Sûreté du Québec (SQ) parce qu’ils se considèrent harcelés et intimidés par des citoyens.
À Potton, le maire Bruno Côté a récemment rencontré la SQ en son nom personnel. Selon lui, un dossier a été ouvert, mais il n’y a pas eu de plainte formelle au criminel ni d’enquête amorcée officiellement. « Ça pourrait aller plus loin si la campagne de salissage, qui dure depuis un an, ne se calme pas à Potton », résume-t-il.
M. Côté vise particulièrement le Groupe Vigile Potton, qui gère une page d’information et de commentaires sur Facebook concernant les affaires municipales du village. Il peste contre les écrits et réactions des gens publiés sur ce réseau social et la « désinformation qui y sévit ».
« Je vis bien avec la contestation, l’opposition et les questions du public, mais je n’accepte pas qu’on dise qu’on fait des choses illégales et que des commentaires embarrassent ma famille », insiste-t-il.
Bruno Côté ajoute que la cause gagnée contre l’ancien directeur général du Canton de Potton, Thierry Roger, l’a convaincu de parler à la SQ. Rappelons que M. Roger doit payer 30 000 $ en dommages compensatoires et punitifs à cette Municipalité pour avoir porté atteinte à la réputation des élus et de la mairie.
Selon le premier magistrat, le Canton de Potton évalue aussi comment il répondra à cette seconde et plus récente « campagne de salissage » à titre de Municipalité. Une action en justice demeure possible.
Au moment d’écrire ces lignes, on n’avait pu parler aux administrateurs du Groupe Vigile Potton.
Peu d’éléments ont filtré en provenance de North Hatley, où la mairesse Marcella Davis Gerrish y a déploré des gestes de harcèlement. On n’avait pu lui parler avant l’impression du journal pour obtenir plus de détails.
«PAS NORMAL» D’APPELER LES POLICIERS
Le préfet de la MRC de Memphrémagog, Jacques Demers, déplore ces actes qui prennent de l’ampleur depuis l’arrivée des réseaux sociaux. « Ce n’est pas normal de demander l’aide des policiers pour se plaindre en politique municipale ou pour surveiller une assemblée du conseil », s’inquiète-t-il.
Il considère certains agissements et commentaires comme des atteintes à la vie privée qui « touchent parfois la famille ». « On doit trouver rapidement des solutions pour défendre nos idées de façon plus agréable, sinon on risque d’avoir peu de candidats aux élections municipales qui se tiendront dans moins de deux ans. »
Outre Potton et North Hatley, M. Demers rappelle que d’autres municipalités, comme Magog et Orford, ont également eu recours aux forces policières pour éviter les escalades aux séances publiques. Plus récemment, la mairesse de Magog a prévenu la Régie de police de Memphrémagog qu’elle craignait une assemblée houleuse.
Soulignons que Potton et North Hatley ont adhéré au Plan de lutte contre l’intimidation des élus de la SQ. Ce programme consiste à sécuriser les élus et les gestionnaires municipaux. Il vise à lutter contre l’intimidation et la violence, à maintenir l’intégrité physique et morale des administrateurs lors de leur prise de décision. La SQ reçoit et analyse le signalement avant de le référer, au besoin, aux services d’enquêtes.