Greffe de foie: Arthur pourra enfin vivre une vie normale

SANTÉ. Tout près d’un an après avoir été inscrit sur une liste d’attente, le jeune Magogois Arthur Mathieu, atteint d’une maladie congénitale appelée atrésie des voies biliaires, a finalement reçu sa greffe de foie, le 2 juin dernier. Il peut désormais espérer vivre comme tous les autres enfants de son âge.

Alors qu’il n’était âgé que de quelques jours, Arthur Mathieu a d’abord subi une opération en mars 2015 pour que la bile de son foie puisse s’écouler directement dans son intestin. L’opération ayant échoué, l’enfant a ensuite été placé sur une liste d’attente. «Je n’étais pas compatible et David (père d’Arthur) n’a pas fait les tests parce qu’il ne correspondait pas avec la grosseur de foie dont ils avaient besoin. Finalement, c’est mon cousin, qui était compatible, qui a donné une partie de son foie», souligne la maman, Audrey Lefebvre.

Sans traitement, l’espérance de vie d’un bébé atteint de l’atrésie des voies biliaires est d’environ un an. Toutefois, les parents d’Arthur ont réussi à le garder en forme assez longtemps pour qu’il puisse recevoir sa greffe. «L’enjeu qu’on a eu était de le stimuler beaucoup et de l’alimenter le plus qu’on pouvait, car il n’absorbait plus rien au niveau de la nourriture. Étant donné que son foie était malade, on l’enrichissait beaucoup en vitamines», explique David Mathieu.

L’opération, d’une durée de 8 heures, a été effectuée le 2 juin à Sainte-Justine. La petite famille a été hospitalisée une semaine plus tôt, car le bambin faisait de la fièvre, mais le tout s’est finalement bien déroulé. «Il y a eu des petits problèmes médicaux qui semblaient importants à nos yeux, mais on nous disait que ça allait super bien. Il était très malade, mais étant donné la situation, il allait bien», de continuer le père.

Deux semaines de plus à l’hôpital ont suffi pour qu’Arthur puisse ensuite retourner à la maison. Pour quelques mois, ses parents devront être très prudents quant à son alimentation et aux gens qu’il côtoie, car il est actuellement immunosupprimé, ce qui signifie qu’il n’a pas de système immunitaire. «On ne sort pas trop de la maison, parce qu’il peut attraper n’importe quoi. Il faut bien laver toute la nourriture et cuire la viande de façon précise. On est très vigilant», mentionne Audrey Lefebvre.

Le papa fait valoir qu’il s’agit des derniers moments de stress pour sa copine et lui. «Pendant cette période, il ne faut pas qu’il tombe malade. Après, il aura une vie normale et nous aussi. Il prend plusieurs médicaments présentement et il prendra un antirejet toute sa vie, mais quand il aura un meilleur système immunitaire, la dose sera plus petite», laisse-t-il entendre.

Un donneur inespéré

Très humble, le cousin de la maman préfère rester dans l’anonymat. Les parents d’Arthur ont tout de même tenu à lui faire part de leur reconnaissance. «Il s’est offert par lui-même. On lui en avait parlé un peu, sans jamais lui demander. Il a fait ses propres recherches et il était certain de sa décision. Il est merveilleux, car c’est le plus beau cadeau que tu peux faire à quelqu’un», témoigne la jeune mère.

Depuis l’opération, le progrès d’Arthur est impressionnant. «Trois jours après, il avait retrouvé un teint de peau normal. Il a commencé à marcher, il jase plus et ça paraît qu’il a plus d’énergie», indique Audrey Lefebvre, visiblement heureuse.

Malgré le bon déroulement de tout le processus, cette dernière considère encore qu’il manque de donneurs non vivants. «L’idéal aurait été d’avoir un don d’un donneur sur la liste, car personne n’aurait eu besoin d’avoir une chirurgie. Il faudrait qu’il y ait plus d’organes, car ce ne sont pas tous les enfants qui ont la chance d’être en forme en recevant le leur», déplore-t-elle.

 

David Mathieu a cru bon de rappeler l’importance du don d’organes. «Ça a bien été, mais on réalise qu’on est très chanceux. On encourage tout le monde à signer sa carte et à ne pas reculer quand les proches décèdent, car ça sauve des vies», conclut-il.