Gravement blessée par une roche, une grimpeuse rencontre ses sauveurs
TÉMOIGNAGE. Un an après avoir frôlé la mort lors d’une séance d’escalade qui a mal tourné près du parc national du Mont-Orford, Audrey Viau est allée à la rencontre de ceux qui lui ont porté secours. Et dans cette valeureuse liste se trouvait le paramédic de Magog et conseiller municipal, Samuel Côté.
Audrey Viau a vu sa vie chavirer en un instant, le 8 mai 2018. Lors de cette journée, elle se trouvait avec un ami dans le secteur du lac Larouche, à Saint-Denis-de-Brompton, pour escalader une paroi. Pratiquant ce sport depuis quelques années, c’était la première fois que la résidante de Beloeil tentait l’expérience à l’extérieur.
Après avoir réussi à atteindre le sommet, la femme avait regagné le point de départ, fière de son accomplissement. Toutefois, jamais elle ne s’était imaginé que le pire allait arriver, une fois les deux pieds au sol. «De ce qu’on m’a raconté, une personne qui se trouvait en haut de la paroi aurait accroché une roche. Elle aurait crié pour nous avertir, mais visiblement, je n’ai pas de talent pour entendre les roches tomber. Elle est arrivée directement sur ma tête», raconte celle qui portait un casque, au moment de l’impact avec le «caillou» de 40 livres.
Sur le coup, la grimpeuse a perdu connaissance pendant trois minutes avant de retrouver ses sens. Toutefois, ce n’était que le début d’un long processus marqué par une opération de sauvetage à risque et une délicate opération au crâne. «J’ai été placée dans un coma forcé en raison de la gravité de mes blessures», se souvient-elle.
«Au départ, ça devait durer de 4 à 6 jours, mais ça été deux fois plus long, soit 13 jours exactement. J’avais 50% de chance de m’en sortir sans trop de séquelles. Disons que ces journées ont été très stressantes et éprouvantes pour mon conjoint et mes proches», raconte celle qui a été hospitalisée durant près d’un mois.
Pour tourner la page
Après des semaines de réhabilitation pour retrouver la forme et corriger des problèmes de diction et de mémoire, la femme de 28 ans a vite renoué avec l’activité physique. Elle était d’ailleurs de retour sur les parois d’escalade artificielles, deux mois après l’accident. «C’est vrai que je n’ai pas perdu de temps et disons qu’il y a moins de risque d’être frappé par des roches à l’intérieur qu’à l’extérieur», ironise-t-elle.
Une autre étape significative a eu lieu le 8 mai dernier, à l’occasion de son retour au travail comme paramédic sur la Rive-Sud de Montréal. C’est d’ailleurs son vécu professionnel qui l’a amené à aller à la rencontre de ses sauveurs, dont Samuel Côté. «Dans notre métier, c’est rare d’avoir des nouvelles de nos patients, alors je voulais faire exactement ce qui nous manque trop souvent», explique la principale intéressée.
«Ma rencontre avec Samuel a duré environ 45 minutes. Je lui expliqué tout le processus de guérison et il m’a raconté sa version des événements. Sans doute ça lui a fait du bien, surtout que l’histoire se termine bien, ce qui n’est pas toujours le cas lorsqu’on intervient sur de graves accidents. Pour moi, c’était une façon d’avoir des réponses et pouvoir, enfin, tourner la page», souhaite-t-elle.
Notons qu’en plus de M. Côté, Audrey Viau est allée à la rencontre du paramédic Stéphane Berthelette et de l’équipe médicale du CHUS de Fleurimont.