Front commun pour améliorer l’état du ruisseau Castle

ENVIRONNEMENT. Cinq associations de propriétaires demandent à la Ville de Magog de trouver une solution à long terme et de mettre l’argent nécessaire pour contrer le problème de sédimentation du ruisseau Castle. Ces regroupements, qui représentent environ 3000 personnes, espèrent que les élus magogois prévoiront un montant d’argent à cet effet dans le prochain budget municipal. En se mobilisant, ils espèrent convaincre le conseil qu’il est minuit moins une pour sauver la vaste baie de Magog, cette extrémité nord du lac Memphrémagog. «Oui, il faut s’opposer à l’agrandissement du dépotoir de Coventry, au sud du lac Memphrémagog, mais il faut aussi se préoccuper des problèmes environnementaux de notre côté de la frontière», juge le président de l’Association pour la protection et l’aménagement du ruisseau Castle (APARC), Pierre Clermont. Le front commun des regroupements du ruisseau Castle, de la plage Southière, du Memphré Club, de la place Lestage et de la baie des Aulnes consiste à éveiller les consciences avant que l’accumulation de sédiments cause des problèmes irréversibles. Clermont rappelle que l’érosion de ce cours d’eau, entre sa source près du mont Orford et sa décharge au lac Memphrémagog, accentue l’accumulation de sédiments et de phosphore dans le ruisseau Castle et à sa sortie. Les conséquences sont d’ordre pratico-pratique comme des nuisances à la baignade (dermatite du baigneur) et à la circulation des embarcations, mais aussi écologiques avec des eaux qui se réchauffent, contribuant ainsi à la prolifération des algues. Clermont souhaite que la Ville de Magog applique les actions ciblées par une table de concertation regroupant les groupes concernés. «Le certificat d’autorisation, qui a permis d’extraire l’équivalent de 90 gros camions de sédiments dans le ruisseau Castle l’an dernier, permet également d’effectuer des travaux similaires en 2018 et 2019. Qu’attendons-nous, car il faut recommencer chaque année?», se questionne-t-il. Gérard Landry, le président de l’Association des propriétaires de Southière-sur-le-Lac, rappelle l’importance de prévenir plutôt que de constamment guérir. Il remercie les précédents efforts financiers de la Ville, qui a payé la facture de l’an dernier. Il invite néanmoins les élus à aller plus loin dans les actions en adoptant un plan à long terme, même si la facture totale est estimée à 20 M$ pour corriger la situation. Ces coûts englobent notamment la stabilisation des berges et l’aménagement de bassins de sédimentation. Selon MM. Landry et Clermont, tous les propriétaires concernés pourraient être touchés, incluant la Ville de Magog et la Corporation Ski & Golf Mont-Orford. «La fonte des neiges, grandement accentuée par l’ajout de la neige artificielle, gonfle énormément les eaux du ruisseau Castle au printemps, prévient M. Landry. Les coups d’eau nous font très mal, car ils apportent une forte quantité de sédiments jusqu’à son embouchure au lac Memphrémagog. Et des eaux de moins en moins profondes accélèrent le réchauffement de l’eau, créant ainsi un milieu propice à la prolifération des algues.» «Agissons avant que notre baie de Magog écope des mêmes problèmes d’algues qu’à Venise-en-Québec, au lac Champlain », met en garde M. Clermont.