Exit les sacs compostables?

ENVIRONNEMENT. Un avis par courriel, envoyé le 18 août dernier aux Municipalités des MRC de Memphrémagog et Coaticook, prévenait que désormais seuls les sacs en papier seront acceptés avec le compost. Surprise chez certains, résilience chez d’autres, la plupart s’expliquent toutefois mal l’exigence. L’onde de choc provenait du directeur général de la Régie intermunicipale de gestion des déchets de la région de Coaticook (RIGDSC), Francis Lussier. Elle s’est fait particulièrement sentir à Potton qui venait de voter (le 6 août) une résolution pour transporter ses matières compostables à Coaticook plutôt qu’à Cowansville, justement parce qu’il était connu que l’endroit y acceptait les sacs d’amidon compostables. «Il est encore possible de choisir Cowansville d’ici la fin de septembre», prévient le maire Jacques Marcoux. Le rejet des sacs d’amidon mécontente entre autres Magog, tandis que du côté de Coaticook la consigne ne semble pas contrarier outre mesure. ««Cela n’a pas de sens. Nous avons déjà de la difficulté à encourager les gens à composter, ce sera donc encore plus difficile si on doit les convaincre de le faire avec des sacs en papier», déplore-t-elle. Mme Hamm craint que les Municipalités s’éloignent encore plus des cibles de valorisation des déchets, fixées par le même gouvernement qui interdit les sacs de plastique compostables. «On fait des pressions, mais je crains qu’on doive bientôt trouver un bon fournisseur de sac en papier», prévient-elle. À Coaticook, le conseiller Vincent Brochu, responsable des dossiers en environnement à la Municipalité, ne croit pas que cela créera un impact nuisible chez les citoyens: «La plupart n’utilise pas de sac», soutient-il. À Hatley, le maire Denis Ferland, qui est président de la RIGDSC, questionne les raisons de cette exigence du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC). «Ce serait pour des motifs d’odeurs. Or, nos tests obligatoires faits à chaque automne démontrent qu’on n’a pas de problème d’odeurs», signale-t-il. Ce dernier se demande bien pourquoi le MDDELCC refuse les sacs d’amidon, mais en permet la vente. Il ne croit toutefois pas que les gens de la région cesseront de composter pour autant, car, selon lui, ils ont pris l’habitude de le faire depuis une dizaine d’années. Interdits, mais tolérés M. Ferland informe que seuls les sacs de papiers sont autorisés au RIGDSC depuis environ deux ans, depuis le nouveau certificat d’autorisation des lieux. Mais puisque les sacs d’amidon ont continué à y être tolérés, plusieurs auraient pu penser qu’ils y étaient permis. «C’est un peu comme les fameuses bouteilles de vin qui sont interdites dans le recyclage, mais on continue d’en recevoir de grandes quantité, même dans le compost, explique-t-il. On doit les enlever.»