Estrie en zone «rouge»: autre coup dur pour les commerçants

ÉCONOMIE. Le retour en zone rouge est évidemment accueilli avec déception chez les commerçants de la région, qui subissent pour la plupart une troisième fermeture depuis mars 2020.

C’est le cas notamment du propriétaire du Centre California Gym de Magog, Pierre La Madeleine, qui ne s’attendait pas à un tel revirement de situation, malgré les chiffres à la hausse au cours des derniers jours. «Je venais de passer des commandes pour des produits pour notre boutique, alors oui, ç’a été une surprise, soutient celui qui est également propriétaire d’un centre d’entraînement à Windsor. C’est toujours difficile comme situation, car il y a des impacts à bien des niveaux. Je pense à mes employés qui se tombent de nouveau au chômage. Depuis le début, j’en ai perdu cinq qui ont trouvé un autre emploi. Je les comprends parfaitement, car ils ont besoin d’argent. Je ne peux pas leur en vouloir.»

Même en service, l’homme d’affaires ne cache pas que les dernières semaines ont été difficiles, surtout depuis que le port du masque est obligatoire en tout temps à l’intérieur de son commerce.

Une règle qui en a fait fuir plusieurs, tandis que d’autres ne se sont pas gênés pour faire connaître leur mécontentement. «C’est peut-être une minorité de nos clients qui nous ont donné du trouble, mais ce sont des situations malheureuses, surtout pour nos employés. Personne n’a envie de jouer à la police, alors quand on doit intervenir et qu’une personne monte le ton et lance des insultes, c’est loin d’être évident», partage-t-il.

Pierre La Madeleine voit tout de même la situation avec un certain degré d’optimisme. À son avis, il s’agit fort probablement du dernier coup dur avant de retrouver un semblant de vie normale. «Il faut juste espérer que les gens continuent de se faire vacciner massivement. Je ne peux pas en vouloir au gouvernement, car c’est une crise planétaire. Les politiciens ont beaucoup de pression sur les épaules et je n’aimerais vraiment pas être à leur place en ce moment», soutient le principal intéressé.

«Je demeure confiant que notre clientèle reviendra une fois que tout sera terminé. Mais avant de retrouver la rentabilité, il va falloir honorer tous nos abonnements. Juste pour ce volet, j’en ai pour 100 000 $. Et pendant ce temps, il y aura beaucoup moins de nouveaux abonnements, donc moins d’entrées d’argent. Alors, selon moi, on va avoir besoin d’au moins deux ans pour s’en remettre», conclut-il.