Espaces verts « sauvages »: Magog cible de nouveaux terrains loin de la rue Sherbrooke
ENVIRONNEMENT. Même si la grogne des résidents en défaveur semble s’être calmée, Magog n’entend pas laisser pousser la végétation sur l’ensemble du terre-plein central de la rue Sherbrooke. Elle a plutôt choisi de pousuivre l’expérience au même endroit, tout en optant pour de nouveaux sites moins visibles du public.
Implanté en 2020 entre la rue Péladeau et le boulevard Industriel, le projet-pilote consistant à laisser pousser les fleurs sauvages au lieu du traditionnel gazon avait fait énormément réagir. Tandis que certains saluaient cette initiative qui se veut un geste environnemental, notamment pour les insectes pollinisateurs, d’autres étaient offusqués par l’aspect esthétique de cette décision.
«C’est vrai qu’au début, c’était très polarisant. La moitié des gens étaient contents et l’autre moitié étaient totalement en désaccord, rappelle Benjamin Roy, coordonnateur Division parcs et espaces verts à la Ville de Magog. On recevait beaucoup de plaintes, mais au fil du temps, il y en a eu de moins en moins et maintenant, on n’en reçoit plus.»
Malgré ce retour au calme, le responsable explique que la Municipalité préfère jouer de prudence en gardant les autres terre-pleins fraîchement coupés. «On ne croit pas qu’il y a encore une acceptation sociale suffisante pour aller en ce sens, surtout que la rue Sherbrooke est très visible et achalandée comme principale entrée de ville.»
«En contrepartie, nous avons ciblé une douzaine de sites moins fréquentés sur lesquels nous ferons une gestion écologique de nos espaces verts. Par exemple, il y a le terrain de l’usine d’épuration où la tonte régulière sera réduite de 50% et le terrain de l’ancien Rigolfeur, qui sera renaturalisé. Il y aura aussi certaines intersections de rues et terrains vacants, affectés d’une servitude, où les tontes seront plus espacées dans le temps», fait savoir Benjamin Roy.
Ce dernier précise que les espaces sauvages, comme celui sur le terre-plein de la rue Sherbrooke, sont aussi coûteux à entretenir pour la Municipalité puisqu’à défaut d’être coupés à la tondeuse, ceux-ci nécessitent un entretien particulier par les horticulteurs, particulièrement durant les premières années d’implantation.
Un compromis au Défi Pissenlits
Par ailleurs, certains citoyens ont peut-être remarqué que la Ville de Magog n’a pas suivi à la lettre le Défi Pissenlits en mai dernier.
Comme l’explique Benjamin Roy, la Municipalité avait relevé le défi l’an passé, mais non sans difficulté. «Le fait d’attendre en juin pour préparer tous nos espaces verts a vraiment donné des maux de tête à nos équipes. Chaque année, tous nos sites doivent être prêts pour le 15 juin, alors nos employés ont dû travailler en double pour y arriver et c’était loin d’être évident. De plus, il y a eu davantage de bris d’équipements qu’à l’habitude en raison du fait que nous avons retardé la première tonte.»
Ainsi, au lieu de suivre le Défi Pisselins à la lettre en 2023, la Municipalité a choisi un compromis durant le mois de mai, soit celui d’espacer le passage des tondeuses. «On s’est aussi assuré que les pissenlits ne soient plus en fleurs pour effectuer nos travaux d’entretien», conclut M. Roy.