Elle porte plainte pour refus de soins de la maladie de Lyme

SANTÉ. Malgré que son médecin de famille confirme la maladie de Lyme à Line Nantel, ainsi que des médecins des États-Unis et de l’Allemagne, des spécialistes du CHUS auraient refusé de lui accorder une visite médicale et des soins. En rechute de la maladie depuis 2016, ayant peine à bouger et à parler, elle décide de porter plainte. Par Maryse Mathieu Montrant une panoplie de documents médicaux, l’Orferoise de 64 ans explique avoir entamé une procédure de plainte il y a quelques semaines auprès du commissaire aux plaintes et à la qualité des services au CIUSSS de l’Estrie CHUS. «C’est assez!», lance Mme Nantel, la voix éteinte, visiblement souffrante et amaigrie, brandissant une lettre datée du 25 mai dernier dans laquelle on lui répond qu’elle ne peut pas être vue par un spécialiste parce qu’il n’y a pas d’élément nouveau à son dossier. «J’ai besoin d’un médecin spécialiste pour signer mes papiers me permettant d’obtenir une chaise roulante électrique», insiste-t-elle. Elle dit que si elle n’avait pas eu la chance en 2015 de se faire soigner par le médecin de sa sœur en Californie et par un spécialiste en Allemagne, elle croit qu’elle serait morte. Une levée de fonds des Chevaliers de Colomb de Magog avait contribué à amoindrir de 20 000 $ la facture qui s’élevait à 60 000 $. Elle n’en revient pas de voir que des soins pour la maladie de Lyme sont octroyés dans l’Ouest canadien, aux États-Unis et en Europe, tandis qu’au Québec, ils sont plusieurs à se battre pour soigner les infections et la dégénérescence que peut causer cette maladie. «Pendant dix ans, j’ai uriné du sang et souffert d’infections urinaires sans savoir pourquoi», déplore la dame. Elle tient toutefois à souligner qu’une urologue du CHUS a été une «ange» en l’opérant trois fois pour ses problèmes à la vessie. «Maintenant, un moniteur implanté fait fonctionner ma vessie», explique Mme Nantel, montrant des photos des chirurgies subies en 2016. Plainte à deux objectifs La plainte de Mme Nantel vise deux objectifs: d’abord enlever de son dossier un présumé faux diagnostic de trouble de la personnalité histrionique qu’elle dit avoir découvert avec stupéfaction, puis lui accorder les soins requis pour sa maladie. «Je n’ai pas de troubles mentaux; je suis malade. Voyons donc!, lance la dame exaspérée. Je ne suis pas en dépression, non plus. Qu’on se le dise!» Mme Nantel nuance qu’elle a des lésions neurologiques causées par la maladie de Lyme, visibles dans deux IRM (imagerie par résonance magnétique). «On y voit 20 taches dans mon cerveau», laisse-t-elle tomber, reconnaissant la gravité de son cas, probablement attribuable au fait que les infections causées par la morsure d’une tique ont proliféré pendant quelques années sans qu’elle obtienne de diagnostic et de soins. «Certains médecins ici sont offusqués de voir qu’on va se faire soigner ailleurs. Mais ils sont offusqués de quoi? C’est un scandale médical au Québec!, soutient-elle, racontant des épisodes où des médecins lui auraient dit que ses malaises étaient «dans sa tête» et auraient rejeté du revers de la main ses tests de l’étranger démontrant son état, dont la détérioration de ses globules rouges. «Je me demandais pourquoi j’avais des taches rouges sur les bras. Un médecin de la Californie m’a dit que c’étaient mes globules rouges qui éclataient», indique Mme Nantel, préoccupée. Elle signale que ceci serait également une preuve du pitoyable état de son système immunitaire, selon son spécialiste américain. D’ailleurs, des tests sanguins réalisés en laboratoire privé démontreraient la situation. Lire autre texte ici.