École secondaire de La Ruche: toujours en état d’alerte même sans cas de COVID-19

MAGOG. Alors qu’on recense à ce jour près de 500 écoles au Québec où au moins un cas de COVID-19 a été rapporté, l’école secondaire de La Ruche figure parmi les «chanceuses» avec un bilan encore à zéro.

Malgré cette bonne nouvelle, la situation reste tout de même délicate et complexe à l’intérieur même de l’établissement scolaire. Comme l’explique le directeur Martin Riendeau, l’imposition des consignes gouvernementales et leur application exigent énormément de temps et d’efforts par la direction et le personnel enseignant.

Donc, même si La Ruche n’a pas eu à appliquer des mesures de confinement, la charge de travail demeure substantielle. «On nous annonce des nouvelles consignes pratiquement tous les jours, alors c’est très difficile de s’ajuster et de faire passer un message cohérent. D’autant plus que tout le monde a son opinion personnelle, donc, ça fait beaucoup de messages contradictoires», constate M. Riendeau.

«Reste qu’entre les murs de l’établissement, les mesures sont respectées, notamment en ce qui concerne le port du masque, assure-t-il. Ce n’est pas parfait, mais on voit que les élèves ont maintenant le réflexe de le mettre dans les espaces communs. Là où c’est difficile, c’est tout ce qui se passe dehors. Malgré la présence de nos intervenants, on ne peut pas surveiller tout le monde. Alors tout repose sur la bonne foi de chacun.»

 

Des gymnases comme cafétéria?

Le directeur soutient qu’il y a encore beaucoup d’éducation à faire pour rallier le plus de jeunes à l’effort collectif. «Ce sont des adolescents. Comme bien des choses, il faut souvent répéter, répéter et répéter. Nous le faisons quotidiennement, mais on espère que les parents prennent le relais une fois à la maison. Sans quoi, ça ne donnera pas grand-chose», laisse-t-il sous-entendre.

Avec l’arrivée du temps plus froid, les prochaines semaines poseront de nouveaux défis de logistique, notamment en ce qui a trait aux pauses et aux dîners. «Lors des journées de beau temps, plusieurs jeunes mangeaient dehors. Mais bientôt, ça ne sera plus possible et c’est impensable de rassembler tout le monde dans la cafétéria. On regarde différentes options, dont celle d’utiliser les gymnases. Car notre dernier souhait est d’obliger les groupes à rester confiner dans leur classe durant ces périodes libres», assure le responsable.

 

Beaucoup de pression sur les épaules

Sur le plan personnel, Martin Riendeau avoue que les nuits de sommeil sont courtes ces dernières semaines, en raison de l’anxiété et la pression qui reposent sur ses épaules et celles de ses collègues. «Il y a des parents qui m’appellent tous les jours pour me faire part de leurs inquiétudes et je les comprends. Mais je leur réponds que leur situation, je la vis aussi, mais multiplier par 1640 enfants. Des enfants, en plus, qui ont des comportements qui vont d’un extrême à l’autre», constate-t-il.

S’il arrive à maintenir le cap et offrir un milieu d’éducation le plus normal que possible, malgré un contexte qui ne l’est aucunement, c’est grâce selon le directeur à son équipe et ses collègues de travail, dont les enseignants. «Les profs sont dévoués au quotidien à faire le meilleur travail possible, en plus de devoir eux aussi gérer cette crise comme mère ou père de famille. Au lieu de nous tirer des roches, ils comprennent que la situation est complexe et que nous n’avons pas toujours les réponses à leurs questions. Ça fait un peu fleur bleue, mais je le pense et je les remercie profondément», conclut-il.