Développement résidentiel inquiétant à Orford

Quelle ne fut pas ma surprise de lire dans l’édition du 3 mai dernier du Reflet du lac qu’un accès vers le domaine Montagnac via la rue des Quatre-Vents était presque chose faite afin de permettre à de petits propriétaires de construire plus de 20 maisons dans une zone où la pression sur l’environnement est déjà trop forte. Il est dommage que le conseil municipal du Canton d’Orford actuel n’ait pas suffisamment étudié la question du développement résidentiel dans ce secteur et ses nombreux impacts négatifs sur l’environnement ainsi que sur la quiétude des Orferoises et Orferois qui s’y résident déjà pour certains, depuis plus de 20 ans.

En agissant de manière cavalière dans ce dossier, la municipalité du Canton d’Orford se donne des allures bromontoises en termes de développement. Un petit rappel historique s’impose ici. La mémoire n’est-elle pas une difficulté qui oublie ? Il y a environ 20 ans, il y avait eu aussi un projet de faire déboucher la rue des Quatre-Vents dans le secteur du Montagnac et de l’asphalter de surcroît. Des personnes citoyennes de notre rue s’étaient mobilisées pour faire savoir au conseil municipal de l’époque dirigée par le maire Jacques Delorme que nous étions opposés à l’asphaltage de notre rue et à toute tentative de prolonger ce chemin cul-de-sac des Quatre-Vents vers le domaine Montagac, donnant ainsi un nouvel accès aux personnes qui ont choisi le Montagnac pour y vivre. Le conseil avait reculé devant notre opposition. La rue est demeurée un cul-de-sac et elle n’a pas été asphaltée depuis.

Lorsque j’ai acheté mon terrain sur la rue des Quatre-Vents pour y élever ma famille, c’était dans la perspective où elle demeurerait un cul-de-sac, et non pas pour que 22 ans plus tard, elle soit prolongée pour donner un accès au Montagnac. Si j’avais voulu demeurer au Montagnac, j’aurais acheté un terrain à cet endroit. Il y en avait beaucoup à vendre à ce moment-là. Si j’ai choisi la rue des Quatre-Vents, c’est parce que c’est un secteur tranquille avec un bel environnement et surtout parce qu’elle était un cul-de-sac.

22 ans plus tard, la pression sur l’environnement se fait sentir plus que jamais dans notre secteur. Les animaux et les oiseaux sont moins abondants que par les années passées. En conséquence, ce projet ne devrait pas cadrer dans le plan de développement de cette zone qui est déjà surpeuplée. Donner un accès au développement du Montagnac viendrait perturber notre quiétude et augmenterait l’achalandage sur notre rue. À l’heure où le rapport alarmiste mais réaliste du GIEC demande de préserver les écosystèmes et mieux protéger la biodiversité, notre municipalité emprunte un chemin inverse, ce qui est plutôt préoccupant et très inquiétant pour l’avenir des générations futures.