Des services pas encore rétablis à 100% au Centre hospitalier de Magog
SANTÉ. L’anesthésiste Yves Arcand demeure indigné malgré la réouverture partielle de trois services de l’hôpital magogois, qui ont été fermés en raison du délestage provoqué par la pandémie.
Au début du mois de février, le docteur Arcand jugeait trop longue l’inactivité du bloc opératoire, des cliniques externes en médecine spécialisée et du service d’endoscopie (gastroscopie et coloscopie). À ses yeux, ces portes closes ont privé des centaines de patients de soins importants, par exemple une chirurgie d’un jour ou un diagnostic.
Ce médecin anesthésiste comprenait très bien la décision de fermer ces services le 23 décembre dernier au plus fort de la cinquième vague de la pandémie. Cependant, il aurait souhaité un rétablissement progressif plus rapide et une ouverture complète à ce jour, soit depuis plus de deux mois.
Au moment d’écrire ces lignes, une seule des deux salles d’opération était réactivée depuis le 7 février et l’endoscopie avait rouvert partiellement ses activités depuis le 21 février. Les cliniques externes fonctionnent à plein régime depuis le 21 février, soit après deux mois d’inactivité.
«J’apprécie le retour progressif des soins, spécifie-t-il. On devrait cependant travailler à plein régime, surtout que le délestage est terminé et que les mesures sanitaires disparaissent de plus en plus.»
Le docteur Arcand croit que le CIUSSS de l’Estrie-CHUS conserve son voeu de rouvrir bientôt à 100%. Il croit que les vacances, des congés de maladie et la pénurie de main-d’oeuvre mettent des bâtons dans les roues des administrateurs. «Il faut bouger rapidement, car la liste d’attente s’allonge, prévient-il. Nos gestionnaires s’en apercevraient plus facilement s’ils travaillaient davantage à Magog plutôt qu’à Sherbrooke.»
De malheureux départs
Ces situations et ce type de gestion centralisée à Sherbrooke irritent de plus en plus le personnel de la santé oeuvrant au Centre hospitalier de Magog, selon le docteur Arcand.
«Notre personnel ne comprend plus rien, car les décisions sont prises de trop loin et par des gestionnaires qui ne connaissent pas le terrain, s’inquiète-t-il. Ils sont désabusés, car ils ne sont pas écoutés. On perd des travailleurs compétents et expérimentés qui ne reconnaissent plus leur hôpital.»
«Le résultat équivaut à deux démissions récentes, à des épuisements professionnels et à de la démotivation», s’attriste le docteur Arcand.