Des passagers d’autobus s’impatientent
TRANSPORT. Les Oubliés de l’autobus demandent à la compagnie Transdev de réactiver la ligne locale entre Sherbrooke et Montréal. Cet organisme s’impatiente, car les résidents des petites localités, comme Eastman et Stukely, sont privés de transport interurbain depuis deux ans.
Cette entreprise a cessé son service local via la route 112 dès le début de la pandémie, en mars 2020. Dans la MRC de Memphrémagog, cet autocar desservait aussi le secteur Omerville et trois endroits à Magog, avant de se diriger successivement vers le terminus de la sortie 115, Eastman, Waterloo et Bromont.
La vice-présidente des Oubliés de l’autobus, Louise Gagné, déplore que les plus petites municipalités soient isolées et privées de transport collectif depuis deux ans. Elle ajoute que les Magogois sans voiture ou non pouvaient monter à bord plus facilement que de se rendre au «lointain» terminus situé près de l’autoroute 10.
Mme Gagné déplore que Transdev n’ait conservé que son service le plus payant, soit la ligne express sur l’autoroute 10. «Cette compagnie appartient à la multinationale française Transdev et elle a eu droit à des aides financières du Québec et d’Ottawa pendant la pandémie, informe-t-elle. Pendant ce temps, les résidents sans automobile de villes et villages de l’Estrie ont été doublement confinés par la crise sanitaire et l’absence de transport interurbain.»
Une relance pour bientôt?
Le directeur régional de transport interurbain et scolaire de Transdev, Guy Beauchesne, a bon espoir de réactiver la ligne locale pour bientôt. Il ne s’aventure toutefois pas pour donner une date. «Nous espérons une relance rapide, mais nous devons analyser la situation en fonction de nombreux critères comme la demande, les coûts et la facture de l’essence», spécifie-t-il.
Il comprend les doléances des Oubliés de l’autobus, mais il signale que la gestion d’une mise en route d’un seul autocar coûte très cher. «Oui, nous avons eu de l’aide financière des gouvernements, mais cela n’a pas réussi à combler toutes nos pertes, ajoute M. Beauchesne. Une chance que notre entreprise a les reins solides, car les deux dernières années ont été très difficiles pour notre industrie.»
Il rappelle que la ligne express entre Sherbrooke et Montréal a été complètement interrompue en mars 2020 avant un retour progressif et partiel à compter de juin de la même année. La capacité était également limitée à 50% jusqu’à tout récemment. Les autocars peuvent être remplis à pleine capacité depuis le 12 mars seulement.
Transdev offre actuellement huit départs quotidiens à partir de Sherbrooke vers Montréal, tandis que le trajet inverse s’effectue à dix reprises. C’est deux ou trois départs de moins qu’avant la pandémie. «Nous espérons retrouver bientôt notre rythme de croisière, mais le portrait de nos passagers a changé en raison du télétravail, notamment, observe M. Beauchesne. On va peut-être en gagner de nouveaux avec le prix de l’essence à la hausse.»
Le prix à la pompe risque toutefois de faire grimper la facture des transports en autobus. Un aller Sherbrooke-Montréal demeure néanmoins à 41 $ pour l’instant. Ce tarif a bondi de 14% depuis cinq ans, mais pour diverses raisons autres que la COVID, assure M. Beauchesne. «Il s’agit d’une hausse récente, mais nos tarifs ont été gelés pendant cinq ans», précise-t-il.
Transdev prépare la relance de la ligne locale, tout en planifiant une connexion au Réseau express métropolitain (REM) de Brossard. L’entreprise conservera tout de même ses arrêts au Métro de Longueuil et au centre-ville de Montréal.
Le trajet Sherbroole-Montréal via la ligne locale et la route 112 dure quatre heures, comparativement à deux heures pour la ligne express via l’autoroute 10.