Des parents veulent une école alternative publique

ÉDUCATION. Depuis quelques semaines, des parents se mobilisent afin d’ouvrir une école alternative dans la région de Memphrémagog.

Jusqu’à présent, deux rencontres d’information ont eu lieu, soit le 19 février ainsi que le 1er mars derniers, auxquelles ont pris part une vingtaine de personnes. Comme l’explique l’une des initiatrices, Caroline Dault, l’objectif était de voir l’intérêt face à ce projet qui est encore à un stade très embryonnaire. «On est bien content de l’engouement, surtout que plusieurs personnes nous ont également contactés sur Internet pour en savoir davantage. Il y a une belle énergie et beaucoup enthousiasme pour faire grandir ce merveilleux projet!» s’exclame la mère d’une fillette de 22 mois.

Il existe plus d’une trentaine d’écoles appartenant au Réseau des écoles publiques alternatives du Québec (REPAQ), mais aucune ne se trouve dans la MRC de Memphrémagog. Quant à l’école Montessori de Magog, qui offre un enseignement en marge du système public, il s’agit d’un établissement privé.

«Notre projet vise à bonifier l’offre dans la région en offrant aux parents un enseignement différent du modèle traditionnel. L’école alternative met l’enfant au cœur de l’apprentissage. Chacun se développe à son rythme selon ses forces et ses faiblesses, généralement dans des classes multi-âges. Les parents s’impliquent également beaucoup puisqu’ils sont perçus comme des coéducateurs», ajoute-t-elle.

Et dans quelle ville?

Tous les scénarios sont étudiés à l’heure actuelle à savoir où ce projet pourrait voir le jour dans quelques années. L’un des critères est la centralité pour permettre à la majorité des familles de la région d’en profiter. Caroline Dault soutient que Magog est une option, tout comme le Canton d’Orford, qui ne dispose d’aucune école sur son territoire. «Mais on est encore très loin de choisir l’endroit puisque nous n’avons fait encore aucune démarche auprès de la Commission scolaire des Sommets pour voir la faisabilité du projet. Ce qui est certain, c’est qu’il y a un réel besoin et que nous allons tout faire pour le combler», assure-t-elle.

Un site Internet sur le projet a été lancé tout récemment. Pour le consulter: ecolealternativememphre.com

Un besoin important

Depuis son élection en 2013, le maire du Canton d’Orford, Jean-Pierre Adam, a fait valoir plus d’une fois que sa Municipalité doit avoir une école primaire. Cependant, il demeure prudent concernant le projet présenté par Mme Dault. «Je ne commenterai pas un projet que je ne connais pas. Je trouve malgré tout intéressant que des gens ressentent les besoins d’une école, mais quelle forme prendra-t-elle? Il est beaucoup trop tôt pour le dire», affirme M. Adam.

Le premier magistrat est conscient que le défi est de taille puisqu’une nouvelle construction est inévitable et que cette demande survient durant une période économique plus difficile. «Il n’y a aucun bâtiment public assez grand pour accueillir 200 à 250 élèves. On sait qu’il y a un mouvement important au Québec pour protéger la dernière école des villages, mais nous, la difficulté, c’est de partir à zéro», admet-il.

Tout en demeurant prudent sur des échéanciers, le maire Adam s’attend malgré tout à une réponse de la Commission scolaire des Sommets avant la fin de son présent mandat. «Pour l’instant, on fait valoir notre besoin en présentant des vrais chiffres. Ça ne sert à rien de se battre sur la place publique, car un tel projet ne peut se faire sans la collaboration de la commission scolaire», conclut-il.

Actuellement, 300 jeunes du Canton d’Orford sont inscrits au primaire dans deux commissions scolaires différentes.