Des parents exaspérés à Saint-Jean-Bosco

Plus de sept mois après avoir réclamé haut et fort une sécurité accrue aux abords de l’école Saint-Jean-Bosco à Magog, certains parents sont encore aujourd’hui rongés par l’inquiétude de voir leur enfant marcher pour se rendre à l’école.

C’est le cas de trois mères, France Hamel, Johanne Pothier et Josée Fontaine, qui s’obligent dans les circonstances à accompagner leurs petits, matin et soir, de la maison jusqu’à la cour d’école et vice-versa. Même si le trajet est d’à peine quelques minutes, il n’est pas question pour ces femmes de courir le risque que leurs enfants soient victimes des comportements de conducteurs délinquants dont elles se disent témoins trop souvent, particulièrement sur la rue Maisonneuve.

«Il y a des conducteurs qui ne respectent pas la limite de vitesse de 30 km/h, d’autres qui roulent en double et certains qui ne font même pas leur arrêt obligatoire de la traverse piétonnière. On en voit plusieurs par semaine. On a beau les avertir, ça ne change rien. On s’est même fait répondre parfois par des doigts d’honneur. Assez, c’est assez!», s’exclament-elles visiblement exaspérées.

Des gestes concrets

Pourtant, depuis la sortie publique de parents d’élèves en octobre dernier qui ont déposé une pétition de 97 noms au conseil de ville de Magog, certaines améliorations ont été apportées dans le secteur. Un brigadier a été ajouté sur la rue Didace où se fait le débarquement des élèves arrivant en autobus, des panneaux pour interdire le stationnement ont été ajoutés sur la rue Maisonneuve de même qu’un panneau flexible au centre de la voie pour mettre l’accent sur la priorité accordée aux piétons.

Des efforts que tend à rappeler la nouvelle directrice de l’école Saint-Jean-Bosco, Caroline Monette. «C’est difficile de me prononcer sur ce sujet, car je suis en poste depuis seulement un mois. Cependant, je sais que la Ville et la Régie de police ont apporté des ajustements pour améliorer la sécurité avec une nouvelle signalisation et une surveillance accrue. Ces efforts démontrent qu’il y a une réelle volonté dans la mesure de ce qu’ils peuvent faire. Malheureusement, ça ne sera jamais parfait même si on le souhaitait», soutient Mme Monette.

La police garde l’œil ouvert

De son côté, la Régie de police de Memphrémagog assure que depuis plus de cinq ans, l’une de ses priorités est justement la sécurité dans les zones scolaires des sept écoles de son territoire. L’école Saint-Jean-Bosco ne fait pas exception.

Depuis le 1er mai dernier, douze opérations de surveillance avec des véhicules marqués et non marqués ont été effectuées pendant les heures de classe. Au total, huit constats d’infraction été émis pour le non-respect d’arrêts obligatoires, dont quatre aux coins des rues Didace et Jean-Paul II et quatre sur la rue Maisonneuve. De plus, un conducteur a reçu une amende pour s’être garé dans le stationnement réservé aux autobus. Finalement, depuis le 1er mai, la plus haute vitesse notée par des patrouilleurs dans la zone scolaire de la rue Maisonneuve est 37 km/h.

«Si un élément de sécurité nous échappe, nous aimerions le savoir afin de remédier rapidement à la situation, dans la mesure du possible», dit le policier communautaire de la Régie, l’agent Paul Tear.

Ce n’est pas assez

Reste que ces modifications sont insuffisantes aux yeux des trois mères qui souhaiteraient des changements plus importants sur la rue Maisonneuve, comme l’ajout de trottoirs ou d’un ralentisseur de type dos d’âne. Elles proposent aussi, par exemple, de marquer en grosses lettres au sol la limite de vitesse ou même d’ajouter un brigadier de ce côté de l’école.

«Pourquoi attendre l’inévitable avant d’agir? On parle ici de la sécurité de nos enfants qui ne sont pas conscients des dangers qui les guettent. Pour mettre fin à ce grave problème qui se répète jour après jour, il faut mettre de l’avant une vraie solution», conclut France Hamel, appuyée par le reste du groupe.