Des Magogois adopteront bientôt un enfant en Thaïlande après 7 ans d’attente

TÉMOIGNAGE. Après plus de sept ans d’attente et d’émotions en montagne russe, les Magogois Julie Villeneuve et Philippe Brault ont reçu la nouvelle tant attendue, il y a quelques semaines, alors que leur demande d’adoption pour un petit garçon de 16 mois se trouvant en Thaïlande a été acceptée.

Cette confirmation est arrivée dans les premiers jours de janvier dernier. Le couple, qui a manifesté son intérêt pour la première fois en 2015, commençait à désespérer tellement les démarches avançaient à pas de tortue. «Le dernier Noël a vraiment été difficile, car on pensait vraiment l’avoir déjà dans nos bras. Le moral était au plus bas jusqu’au jour où nous avons reçu l’appel de notre agence pour nous dire que notre tour était arrivé. Ç’a été vraiment un jour émotif, surtout que la veille, j’avais dit à Philippe que je ne pensais pas être capable d’attendre une autre année», raconte Julie Villeneuve.

À cette étape, les parents se font proposer un enfant dont le profil correspond le plus près à leurs critères. Ils reçoivent toute information pertinente de leur enfant sous forme de documents, et ce, sans même voir son apparence physique. De là, ils doivent faire leur choix. «On a été très chanceux, car notre garçon est né à l’hôpital et a été pris en charge par les services sociaux depuis son jeune âge. On a donc pu avoir beaucoup d’information, notamment sur sa santé, explique Philippe Brault. On a ensuite fait appel à un médecin pour qu’il évalue sa condition physique dans les plus minimes détails afin de connaître les risques potentiels à son développement. C’est vraiment quelque chose de particulier, mais en même temps, c’est tellement important, car une fois que nous avons dit oui, on ne peut plus reculer.»

 

UN PREMIER CONTACT EN PHOTOS

C’est seulement lorsqu’ils ont répondu par l’affirmative que le couple a reçu, pour la première fois, des photos et des vidéos de leur petit garçon. Un moment très émotif qui signifiait, aussi, le début d’un autre processus complexe en termes de paperasse et de logistique; celui d’aller le chercher. Au moment d’écrire ces lignes, les résidents de Magog étaient toujours en attente d’un dernier document obligatoire pour réserver leur vol.

Le départ pourrait se faire d’ici les prochaines semaines ou même au printemps. Encore là, rien n’est coulé dans le béton. «On prévoit partir là-bas environ trois semaines. Notre petit garçon se trouve dans un orphelinat à une heure de vol de Bangkok. Il faut se rendre là-bas et après, il y a d’autres étapes à compléter, dont celle de passer devant un juge pour officialiser le tout. Ensuite, on veut passer un peu de temps en vacances. On se dit que c’est préférable d’apprendre à se connaître en jouant dans le sable plutôt que dans une chambre d’hôtel ou dans un avion!», lance en riant Mme Villeneuve.

 

VIVRE L’AVENTURE EN FAMILLE

Pour cette escale ultime, les parents adoptifs seront accompagnés des parents de Julie. Ces derniers seront là pour partager ce moment unique, mais aussi pour s’occuper de la petite Lili, âgée de 6 ans, qui fera ses valises pour aller chercher son petit frère. «C’est vraiment un privilège de vivre cela avec notre fille. Elle est suffisamment consciente pour comprendre ce que ça veut dire. On la prépare depuis environ deux ans à ce grand jour. Elle parle souvent de son frère et elle a extrêmement hâte de le voir», confie la maman.

Heureusement, Julie et Philippe n’ont pas à craindre le choc culturel lorsqu’ils arriveront en Asie. Ayant fait plusieurs voyages à l’étranger par le passé, ils en seront à un deuxième séjour en Thaïlande, un pays qui a toujours occupé une place spéciale dans leur cœur. «On se retrouvera en terrain connu, alors tout sera plus simple, prévoit-elle. Je me souviens que la première fois que je suis arrivée dans ce pays, ç’a été un choc assez intense. Que ce soit la chaleur, l’odeur ou le bruit, tout est déstabilisant. On le sait ce qui nous attend, ce qui nous permet aussi de préparer mentalement notre fille et mes parents à faire face à ce monde bien différent d’ici.»

 

APPRENDRE À LÂCHER PRISE

Malgré l’attente interminable et les coûts importants qui sont rattachés à l’adoption internationale – ils ont déboursé jusqu’à maintenant plus de 25 000 $ – les deux partenaires ne regrettent aucunement leur choix. Ils estiment toutefois que ce chemin n’est peut-être pas fait pour tout le monde. «Un processus d’adoption, c’est comme un saut dans la vide. On se lance à fond sans même savoir ce qui va arriver», image Julie Villeneuve.

«Les procédures exigent énormément de temps, d’énergie et d’argent, tandis que les délais demeurent toujours de l’inconnu. Le plus difficile est que pendant toute cette attente, on s’attache déjà beaucoup. Notre petit garçon, il fait partie de notre famille depuis le premier jour de nos démarches en 2015. Et à tout moment, les parents adoptants savent que tout peut tomber à l’eau sans qu’on ne puisse rien y faire. Émotivement, c’est tout un défi de lâcher prise», conclut-elle.