Des logements sociaux en piteux état
HABITATION. Non seulement Magog n’est pas très « riche » sur l’éventail de logements sociaux disponibles sur son territoire, mais un certain nombre d’entre eux sont en mauvais état,
Des 161 logements subventionnés (communément appelés HLM) se trouvant en sol magogois, environ 20 % sont considérés en mauvais état, selon un récent bilan réalisé par la Société d’habitation du Québec (SHQ).
Ces habitations à prix modiques sont situées dans deux immeubles distincts. L’un a pignon au 22, de la rue Prospect, et le second au 20, rue Moore. Ce dernier a même reçu la pire cote possible avec un « E », c’-est-à-dire qu’il est en très mauvais état.
« Lorsqu’on est rendu à la lettre « E », cela signifie que des travaux importants ont déjà été signalés aux instances concernées et que malgré tout, rien n’a encore été fait. Même si la sécurité des résidents n’est pas nécessairement en jeu, il reste que cette situation est très préoccupante », partage le coordonnateur de la -Fédération des locataires d’HLM du Québec, Robert Pilon.
Pour mettre les deux immeubles totalisant 32 logements en bon état, la Fédération estime que les travaux coûteraient plus de 700 000 $. Une évaluation qui est d’autant plus sommaire, aux dires de M. Pilon. « Disons que c’est un montant très sous-estimé lorsqu’on tient compte que les coûts dans le milieu de la construction continuent d’exploser. On a eu un exemple récent à Verchères où les travaux évalués à 2 M$ coûteront finalement le double. Et plus on attend, plus la facture continuera de grimper ! »
Qualifiant la situation d’alarmante, le coordonnateur de la Fédération est loin d’être optimiste pour la suite des choses. Il se dit d’ailleurs très déçu du plus récent budget du gouvernement caquiste, déposé le 21 mars dernier. « Lorsqu’on constate le mauvais état de certains logements sociaux, il ne faut pas jeter le blâme sur les offices d’habitation, car ces organisations dépendent totalement de l’argent versé par le gouvernement. Elles font leur possible avec les fonds dont elles disposent. »
« Et au Québec, depuis des années, il y a un sous-financement pour la rénovation des HLM, mais aussi pour en construire de nouveaux dans un contexte de crise du logement. On fondait beaucoup d’espoir sur le budget, mais malheureusement, nos demandes n’ont pas été entendues et il n’y a pas beaucoup de nouveau pour améliorer la situation », conclut Robert Pilon.
Pour l’ensemble de l’Estrie, on évalue que 40 % des 3212 logements à loyer modique nécessitent des travaux de rénovation évalués à près de 50 M$.