Des explications sur les policiers qui semblent texter au volant

AUTORITÉS. L’accident impliquant une autopatrouille sur la rue Sherbrooke, au cours des derniers jours (voir autre texte), a vite laissé place à bien des spéculations sur les médias sociaux. Plusieurs internautes ont vite attribué la faute au policier derrière le volant en prétextant qu’il avait possiblement été distrait en «textant».

Ce n’est pas la première fois que le directeur de la Régie de police de Memphrémagog (RPM), Guy Roy, entend ce genre de commentaire. Il croit que cette confusion est attribuable au fait qu’un policier utilise différents outils de travail à bord de son véhicule de service. «Quand le policier a la tête ou les yeux rivés vers le bas, les gens peuvent penser qu’il texte. Mais ce que les gens ignorent, c’est que chaque autopatrouille, comme tous les véhicules d’urgence, est équipée d’un système de répartition d’appels par ordinateur», explique Guy Roy.

En ce sens, le policier doit utiliser cet outil dans l’exercice de son travail, même lorsque son véhicule est en mouvement. Dans des certaines situations, le directeur Roy est d’avis que l’utilisation du cellulaire pourrait s’avérer nécessaire. D’ailleurs, c’est qui explique, notamment, que les policiers, pompiers et ambulanciers sont exemptés de la loi sur l’interdiction du cellulaire au volant.

«Tout est une question de jugement. Par exemple, si un enfant est en train de se faire kidnapper, je ne demanderai pas au policier d’arrêter sur le bord de la route pour me donner de l’information rapidement», soutient le gestionnaire.

«Évidemment, ce n’est pas une situation qui arrive fréquemment. Le policier doit toujours travailler de manière sécuritaire, car il est imputable des gestes qu’il pose. La même notion s’applique en déplacement d’urgence», rappelle-t-il.

En ce qui concerne les «textos», le grand patron de la RPM s’explique mal comment un de ses agents pourrait justifier l’utilisation de ce moyen de communication. «Même si la loi le permet, j’ai beaucoup de difficulté à concevoir pour quelle raison un policier texterait au volant. Surtout que dans une autopatrouille, il y a un ordinateur, des ondes radios, un système Bluetooth et un téléphone. Il faudrait avoir une situation très, très, très exceptionnelle pour opter, parmi tous ces choix, pour les messages textes», conclut Guy Roy.