Des améliorations et des changements majeurs à l’horizon
Alors que des citoyens continuent de réclamer une caserne permanente au lac Lovering, la Ville de Magog mise plutôt sur des améliorations pour assurer une meilleure protection incendie, dont par l’installation de trois bornes sèches dans le secteur.
Ces nouvelles bornes munies chacune d’un réservoir de 20 000 gallons d’eau seront installées au coût de 125 000 $. Selon le nouveau directeur du Service de sécurité incendie de Magog, Serge Collins, ces systèmes permettront aux pompiers d’intervenir beaucoup plus rapidement en cas d’incendie. «Notre temps de réponse dans ce secteur sera plus rapide puisqu’il ne sera plus nécessaire de puiser l’eau directement dans le lac, ce qui représentait une perte de temps énorme», constate M. Collins.
De plus, la Municipalité travaille à ficeler une nouvelle entente avec le service incendie du Canton de Stanstead. Récemment, les deux Municipalités avaient conclu un accord de réciprocité qui permettait de demander l’assistance du service voisin en cas de besoin. Mais le directeur Collins veut aller plus loin. «On travaille actuellement à conclure une entente en automatisme, explique-t-il. Ce qui signifie que lorsqu’une alarme va sonner au lac Lovering, les pompiers du Canton de Stanstead vont intervenir automatiquement avec leur camion-citerne en même temps que nous. On gagnerait en temps et en efficacité et cette entente n’engendrerait aucune facture supplémentaire.»
Des discussions sont en cours pour obtenir des ententes similaires avec Ayer’s Cliff et Sherbrooke. Une pratique qui n’est pas commune dans le milieu comme l’explique M. Collins. «Il y a encore des guerres de clochers dans certains services incendie qui rendent impossible ce genre d’entente. Mais ici, dans la région, il y a de l’ouverture et de la volonté de penser au-delà de ses propres intérêts et de mettre la sécurité des citoyens en priorité», soutient-il.
Oublier la caserne
Même si des citoyens ont de nouveau réclamé une caserne avec des pompiers à temps plein lors de la séance du conseil municipal du 15 août dernier, Serge Collins assure que ce scénario n’arrivera pas. Selon lui, le nombre d’appels dans ce secteur ne justifie pas un investissement de plus d’un million de dollars. Il ajoute que chaque Municipalité au Québec a des points faibles où des améliorations doivent être apportées. «C’est ce que nous faisons au lac Lovering avec les bornes sèches, les ententes en automatisme et les inspections à domicile. On va aussi réaménager la caserne dans ce secteur pour accueillir quatre pompiers en situation d’urgence comme lors d’une tempête de neige abondante ou des inondations. Les gens doivent comprendre qu’ils ne pourront jamais avoir la même protection que dans un milieu urbain. Une caserne, ça se construit où est la masse, non en périphérie», rappelle le gestionnaire.
Un manque d’organisation, selon le nouveau directeur
En poste depuis bientôt deux mois, Serge Collins reconnaît avoir constaté d’importantes défaillances dans l’organisation du service incendie de Magog. Si bien que des changements majeurs devraient être annoncés sous peu. Sans entrer dans les détails pour l’instant, il soutient avoir été témoin de situations inquiétantes comme ce fut le cas, en juillet dernier, lors de l’incendie sur la rue Sainte-Catherine. «Deux pompiers ont été seuls sur place pendant huit longues minutes et ce n’est pas des farces. En 36 ans de métier, je n’ai pas été habitué à autant de désorganisation. Magog ne peut pas être gérée comme un village, car c’est une ville. Je comprends qu’il y a des coûts, mais avec un parc industriel, un patrimoine bâti et un territoire aussi étendu, on ne peut plus se permettre d’improviser», conclut-il.
Une population en sécurité
Même si la Ville a donné le mandat à M. Collins et le directeur général Claude Marcoux de réviser la structure du Service incendie dans une perspective d’optimisation, la mairesse Vicki May Hamm tient à préciser que Magog répond aux normes établies par le schéma de couverture de risques et que la population est en sécurité.
«Les élus ont été interpellés à quelques reprises par des citoyens qui exprimaient certaines inquiétudes, soutient Mme Hamm. Nous voulons les rassurer. Nous avons une équipe compétente, avec des pompiers expérimentés et qualifiés, qui répond annuellement à plus de 1200 appels de toute nature. Toutefois, nous avons décidé de prendre toutes les dispositions pour que notre Service de sécurité incendie opère dans les meilleures conditions afin d’assurer la meilleure protection possible à tous nos citoyens.»