De retour d’Afrique, ils fascinent une cinquantaine d’élèves

HUMANISME. Partis trois mois pour construire un dortoir scolaire au Malawi, le Magogois Etienne Gravel et deux autres participants, ont partagé leur vécu avec deux classes de l’école Sainte-Marguerite à Magog. Ces élèves ont suivi la mission des universitaires en stage, grâce à Internet.

Les petites mains étaient nombreuses à s’élever le 5 février dernier pour poser des questions en classe aux trois invités projetant sur écran leur expérience en sol africain. Les trois étudiants en génie civil de l’Université de Sherbrooke (UdeS) ont été épatés de la curiosité des jeunes pendant leur séjour qui s’est terminé le 23 décembre dernier.

Dans le cadre du projet Globetrotter à l’école primaire, les enfants se sont intéressés à plusieurs pays, dont l’Afrique. Surtout le projet auquel participait Etienne Gravel. Ils ont envoyé des questions sur le Web aux universitaires qui, eux, répondaient même parfois par vidéo.

«Une fois, on a enregistré à la lueur de chandelles parce qu’on n’avait pas d’électricité», se souvient Étienne, dont la mère, orthopédagogue à l’école Sainte-Marguerite, avait suscité l’intérêt de deux enseignants.

«À chaque semaine, on découvre un nouveau pays. Donc, ça s’intégrait bien dans l’enseignement, indique Cindy Leclerc, enseignante de 4e année. Ce qui a le plus impressionné les enfants, c’est qu’on peut faire une différence dans ces pays.»

Ainsi, les enfants de sa classe qui se demandaient notamment pourquoi au Malawi les élèves n’allaient pas à l’école à vélo, ont découvert ce qu’est la pauvreté. L’un d’eux, Louis-Simon Robert, rêve maintenant d’aller découvrir la culture de ce peuple. «Goûter leur nourriture aussi», a-t-il lancé, ajoutant avoir été étonné de constater à quel point les éléphants courent vite.

Le projet, d’abord prévu au Sénégal, a dû être déplacé au Malawi en raison de l’épidémie d’Ebola. Le groupe de collaboration internationale de l’ingénierie de l’Université de Sherbrooke (CCIUS) forme 5-6 étudiants chaque année pour des missions semblables.

Aucune machinerie

La région pauvre n’offrait pas la possibilité de bâtir avec de la machinerie. Un grand défi. Juste pour creuser la base de l’emplacement, les pelles de nombreux bénévoles se sont activées pendant plus de deux semaines. Les stagiaires estriens ont amélioré les plans de construction du ministère de l’Éducation du Malawi en ajoutant de la ventilation et en solidifiant la bâtisse (30 m x 9 m) avec des mélanges de béton utilisés à Sherbrooke.

«Tout a été fait à la main», insiste Étienne. Le dortoir est sur le campus d’une école secondaire mixte de 240 élèves. Il sera habité par des jeunes filles d’un village éloigné.