De l’aide financière pour rénover les maisons patrimoniales
IMMOBILIER. La Ville de Magog et le gouvernement du Québec sont disposés à aider financièrement les propriétaires de maisons patrimoniales qui souhaitent rénover leur propriété. Cette aide ferait partie d’un encadrement plus strict pour protéger quelque 150 bâtiments d’intérêt répartis aux quatre coins de la municipalité.
Cette démarche avait été suspendue l’an dernier après que l’intention des élus ait soulevé la controverse parmi quelques propriétaires. Cette procédure reprend en ajoutant le volet du financement, qui semble apprécié par la majorité des citoyens touchés, aux dires de la mairesse Nathalie Pelletier. Ce processus n’en est qu’à ses premiers pas avant l’adoption finale du projet de règlement.
«Il s’agit d’une bonne nouvelle, car plusieurs craignaient que cette protection supplémentaire fasse grimper la facture des rénovations, explique Mme Pelletier. Ce soutien fera hausser le degré de protection de notre patrimoine bâti, car les propriétaires seront plus motivés à faire des rénovations grâce à l’aide financière.»
Cette contribution totalise 600 000 $ sur une période de trois ans, ce qui représente 30 000 $ maximum pour chaque propriétaire. Cette somme provient de la Ville dans une proportion de 40%, tandis que le solde de 60% origine de Québec.
Le conseil a cependant accepté de retirer sept des 150 propriétaires de résidences et de commerces, qui ne souhaitaient pas adhérer à cette démarche ni à ce programme d’aide. «On aurait pu forcer la note et imposer notre décision à tout le groupe, mais on préfère respecter leur décision, ajoute la mairesse. On sait qu’ils prendront tout de même soin de leur propriété.»
Des propriétaires satisfaits
Ce retrait fait en sorte que la plus vieille maison de Magog sera absente de cette liste de protection. La propriétaire du 160, chemin Roy, Nicole Taillon, a décidé de renoncer à ce programme d’aide. Nathalie Pelletier ne manifeste cependant aucune inquiétude face à ce retrait. «Ces sept maisons demeurent protégées par un Plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA), détaille-t-elle. Ces propriétaires refusent tout simplement d’avoir un degré de protection supplémentaire et une aide financière pour effectuer des travaux. Ils ne pourront faire n’importe quoi sur leur maison en raison de plusieurs critères déjà existants.»
Mme Taillon apprécie la compréhension des élus et le dénouement de ce dossier. «Je suis satisfaite, lance-t-elle. Le fait d’adhérer à ce programme équivaut presque à une éviction de mon domicile, car je risquais fortement de perdre mes assurances ou être incapable de payer une trop forte augmentation de ma protection.»
Elle assure qu’elle maintiendra un haut degré de conservation pour sa propriété construite en 1815, tout en respectant les obligations et les restrictions déjà imposées par la Ville.
Un autre propriétaire ayant renoncé au programme à venir, qui préfère taire son identité, explique son retrait par un souci de conserver des assurances habitation à des prix raisonnables. «Ajouter un degré de protection patrimoniale risque de faire grimper nos factures d’assurances, et même de perdre nos protections, comme on a vu ces derniers mois ailleurs au Québec, spécifie-t-il. On préfère le statu quo pour garder les mêmes tarifs d’assurances, tout en continuant nos efforts pour préserver la qualité et l’architecture de nos maisons.»
Les quelque 150 propriétés ciblées figurent parmi les bâtiments les mieux préservés de l’inventaire architectural du patrimoine bâti du territoire magogois. Cette liste inclut une dizaine de bâtiments d’intérêt particulier du quartier des Tisserands, choisis pour leur grande représentativité de l’architecture historique ouvrière du secteur.
Propriétés retirées du projet de règlement
- 160, chemin Roy
- 290, rue du Collège
- 830, rue John
- 650, rue Merry Sud
- 1254, rue Principale Est
- 294 au 298, rue Principale Est
- 7, chemin Wilson
- Quelques bâtiments agricoles
Exemple d’adresses non résidentielles inclues
- Église Saint-Paul
- Le Club de golf Hermitage
- Le Moulinier
- École Brassard-Saint-Patrice
- Église Saint-Jean-Bosco
- Les maisons en rangée de la Dominion textile (rue Bullard)
- Ancien Château du lac (rue Merry Sud)
- Maison Reford du chemin de Georgeville
- Hôtel Grand Central
- Vieux Clocher