COP15: Tout un défi à relever pour protéger 30% des terres

ENVIRONNEMENT. Protéger 30% des terres d’ici 2030, tel que proclamé à la COP15 sur la diversité biologique tenue à Montréal en décembre dernier, serait un grand défi à relever dans la MRC de Memphrémagog, étant donné que la région ne protège actuellement que 8% de son territoire.

La marche sera également immense pour l’ensemble de l’Estrie, aux dires du préfet Jacques Demers, avec une superficie de terres protégées estimée à 2%. «L’idée est excellente, mais ce sera difficile, estime-t-il. Ce sera faisable si on nous donne des outils pour réaliser cet objectif.»

Gigantesque défi en effet quand on s’aperçoit que 30% du territoire de la MRC de Memphrémagog correspond à environ 400 kilomètres carrés. C’est sept fois la superficie de l’actuel parc national du Mont-Orford. C’est presque l’équivalent des municipalités de Potton, Austin et Bolton-Est réunies.

Parmi les outils à obtenir, M. Demers cible le schéma d’aménagement et de développement de la MRC qui n’a pas été encore entériné par Québec, malgré une première adoption régionale en octobre 2021. La MRC réclame une rencontre avec la ministre des Affaires municipales du Québec, Andrée Laforest, pour dénouer l’impasse. 

«Nous croyons qu’on respecte les grandes visions imposées par Québec, mais nous rejetons les demandes des fonctionnaires qui cherchent à nous imposer des mesures trop urbaines pour une région rurale comme la nôtre», explique M. Demers.

Le préfet est convaincu qu’une adoption rapide et finale du schéma d’aménagement facilitera l’atteinte des objectifs de la COP15. «Notre document intègre déjà des éléments et des zones à protéger, détaille Jacques Demers. Il s’agit d’une vision globale et régionale, entérinée par une majorité des maires de la MRC, pour prioriser ce qui est le plus important à protéger, comme des terres humides, des corridors fauniques et des sommets de montagne.»

M. Demers aimerait également obtenir plus de détails sur ce que représente une terre protégée pour les politiciens et diplomates ayant participé à cette rencontre internationale organisée par les Nations Unies. «Ce serait important de la savoir, car les zones à protéger deviennent plus restreintes lorsqu’on soustrait les secteurs urbains et agricoles», ajoute-t-il.

La 15e Conférence des Parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies s’est déroulée à Montréal, en décembre dernier.