Conformité des piscines résidentielles: Magog repousse la date limite à 2025

NOYADES.  Initialement prévue le 1er juillet prochain, la date limite accordée aux propriétaires pour se conformer à la nouvelle réglementation entourant la sécurité des piscines résidentielles est finalement repoussée de deux ans, c’est-à-dire à septembre 2025.

La Ville de Magog en a fait l’annonce à sa séance municipale du 3 mars dernier. Une décision qui accorde donc plus de temps aux propriétaires pour effectuer les travaux nécessaires, en lien avec le Règlement provincial sur la sécurité des piscines résidentielles.

On rappelle que ces exigences concernent tous les propriétaires d’une piscine hors terre ou creusée, quelle que soit sa date de construction. Auparavant, les résidents possédant une piscine érigée avant le 1er novembre 2010 bénéficiaient d’un droit acquis, ce qui n’est plus le cas maintenant. 

«Notre décision va simplement dans le même sens que la décision du gouvernement du Québec. C’est un dossier plus complexe qu’il n’en paraît, alors on préfère suivre la recommandation du provincial», explique la mairesse de Magog, Nathalie Pelletier.

Sur son site Internet, Québec explique ce délai supplémentaire «par le contexte actuel de pénurie de main-d’oeuvre qui se fait sentir à l’échelle du Québec dans le domaine de la construction. On souhaite ainsi mieux répartir dans le temps la demande auprès des entrepreneurs.»

«La nouvelle réglementation entourant les piscines résidentielles est assez sévère avec des contraintes qui sont pointues. Le but est évidemment de prévenir les noyades et c’est ce que nous souhaitons également. Mais pour certains propriétaires, on parle de travaux majeurs qui sont très dispendieux. On préfère leur donner un peu plus de temps dans les circonstances», ajoute Mme Pelletier.

Cette dernière assure que le conseil municipal est très sensible à ce dossier et que ce report n’est pas une façon de s’en laver les mains. Elle invite d’ailleurs les propriétaires de piscines à s’informer le plus tôt possible pour effectuer les modifications à leur aménagement, si nécessaire, et ainsi, réduire les risques d’accident. La mairesse suggère également aux parents d’inscrire leurs enfants à des cours de natation. 

Rappelons qu’en 2021, la réglementation applicable aux piscines résidentielles a été renforcée à la suite d’une recommandation formulée par plusieurs coroners au cours des dernières années.

En accord avec la décision

Même si elle réclame depuis des années des changements pour sécuriser davantage les piscines résidentielles depuis le décès de son fils Nathan, qui s’est noyé lors d’une fête familiale en 2012 à Magog, Marie-Nael Lessard est d’avis que ce report est une bonne décision en raison du contexte économique actuel. «Avec l’inflation et la hausse des prix dans pratiquement tous les domaines, beaucoup de propriétaires auraient eu de la difficulté financièrement à se conformer cette année. Oui, la sécurité est importante, mais il faut aussi donner du temps aux gens de s’ajuster et prévoir les travaux nécessaires en fonction de leur budget», partage Mme Lessard.

«Si j’étais égoïste, j’aurais sans doute critiqué ce nouveau report. Mais dans une vue d’ensemble, je le vois comme un pas dans la bonne direction, aussi petit qu’il puisse être. Même si les municipalités repoussent l’application de la nouvelle loi, il faut continuer entre-temps à sensibiliser les gens. Un accident arrive trop rapidement, même si on pense avoir des yeux tout autour de la tête», conclut la mère endeuillée. 

Rappelons que Nathan, qui fêterait cette année ses 14 ans, a été retrouvé inanimé dans la piscine du voisin alors qu’il jouait à la cachette avec ses amis. Il aurait profité d’un espace suffisamment grand sous la porte de la clôture pour se faufiler.