Comment peut-on espérer protéger la planète?

TRIBUNE LIBRE.

En plein coeur des discussions à la COP15 sur la protection de la biodiversité, je vois un lien direct à faire avec la philosophie de la Ville de Magog et le projet immobilier de la rue de Hatley qui sème l’inquiétude.  

Encore une fois, la Ville minimise l’impact de tous ces développements au détriment des zones humides et de la biodiversité.

Dans les 30 dernières années, on a permis des constructions importantes dans le marais rue Dumoulin, rue Cabana, Memphré Club, ainsi que le Walmart. Et bientôt la rue de Hatley et probablement un Canac sur la rue Sherbrooke…

Tous ces projets additionnés ensemble font que le lac et les cours d’eau perdent graduellement leur tampon naturel qui est nécessaire pour protéger et maintenir la qualité des eaux. 

Comme si notre lac n’était pas déjà assez agressé par les riverains riches qui coupent des arbres interdits, sans scrupule, qui construisent des chemins illégaux autour du plan d’eau, qui ajoutent des gros bateaux polluants et dommageables pour un lac déjà très mal en point.

Pendant que certains citoyens consciencieux font la lutte aux algues bleues et à la moule zébrée, Magog continue de donner son accord, depuis des décennies, à tous ces projets qui vont dans la direction contraire à tout ce que les écologistes et spécialistes nous disent.    

De plus , pendant que la planète lutte contre le réchauffement climatique, nous, on remplace constamment, année après année, des zones vertes par des îlots de chaleur. 

Pendant que le groupe Memphrémagog Conservation se bat avec le Vermont pour protéger notre lac et l’eau potable qu’il fournit à plus de 100,000 citoyens, ici, à l’autre bout du lac, même avec un nouveau conseil municipal, la Ville continue de minimiser les impacts et ne semble pas bien comprendre tous les enjeux de la biodiversité.

Nous à Magog, on prend la direction contraire, prétextant que la ville manque de logements.

N’est-ce pas un peu simpliste comme raisonnement?

N’y a-t-il pas un autre moyen de s’attaquer à la crise du logement ?

Aujourd’hui, en 2022, avec toutes les conditions que l’on connaît, les dirigeants doivent faire preuve d’imagination

dans leur façon de gérer les villes. Malheureusement, on dirait que nos dirigeants municipaux vivent sur une autre planète.

Quel genre de ville va-t-on léguer à nos enfants et petits-enfants?

Quel genre de pays va-t-on léguer à nos enfants et petits-enfants?

Quel genre de planète va-t-on léguer?   

Si on n’est même pas capable de bien gérer notre environnement local, comment peut-on espérer un jour protéger la planète? 

C’est bien beau sur papier la COP15. Mais si, en pratique, on s’en va dans la direction contraire, pourquoi donc perdre notre temps et gaspiller notre argent pour ça? 

 

Denis Dussault, Magog.