C’est la fin pour Chaussures Vogue

SINISTRÉ. Érigé depuis 66 ans au centre-ville de Magog, le commerce Chaussures Vogue ne renaîtra pas de ses cendres. La décision était déjà prise par son propriétaire Michel Voyer, quelques jours à peine après l’incendie historique du 16 octobre dernier. «Je commençais déjà à penser à ma retraite et à fermer la boutique en 2020. Disons qu’un incendie de cette ampleur provoque les choses», confie l’homme d’affaires de 63 ans, qui a passé les 40 dernières années à la tête de l’entreprise familiale. Cet ancien président de la Société d’initiatives et de développement des artères commerciales (SIDAC) et de la Chambre de commerce de Magog s’attriste tout de même devant la tournure des événements, pour lui et pour sa fidèle clientèle. «J’ai toujours aimé travailler dans mon commerce, surtout pour le côté humain et le service à la clientèle. C’est triste de perdre cette relation avec les gens. On m’appelle et on m’aborde sur la rue avec émotion depuis ces événements. C’est très touchant», avoue-t-il. Il a une bonne pensée aussi pour ses deux locataires sans assurance, ainsi que pour son père Pierre Voyer (92 ans), le fondateur du commerce en 1952. «Il avait les larmes aux yeux en constatant les dégâts», témoigne Michel Voyer. Ce dernier, qui a également été conseiller municipal à l’ancien Canton de Magog et à la Ville de Magog, souhaite bonne chance à tous les sinistrés, propriétaires de commerces et de bâtiments disparus, ainsi qu’aux 15 à 20 personnes qui n’ont plus d’emplois depuis ce désormais célèbre incendie, probablement le plus important de l’histoire de Magog. Une annonce brutale L’homme d’affaires ne se doutait de rien le mardi 16 octobre au matin, surtout qu’une panne affectait téléphone et électricité à la maison. Lui et sa conjointe Monique Giroux entraient tout bonnement travailler vers 9 h 30 quand ils ont aperçu de la fumée sur la rue Principale. «La pression montait plus on approchait. On ne pouvait plus aller plus loin en voiture et un policier nous a dit que notre commerce était déjà en ruines», raconte-t-il, triste et serein à la fois. Chaussures Vogue, l’un des plus vieux commerces de la rue Principale, ne contribuera peut-être pas à la relance du centre-ville, mais son propriétaire Michel Voyer encourage la Ville à aller de l’avant. «Des travaux sont nécessaires, alors profitons-en pour améliorer les trottoirs et enfouir les fils électriques. Oui, ce chantier affectera des commerces, mais on ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs», prévient-il. Ayant de bonnes assurances, il projette déjà de reconstruire le bâtiment, même si Chaussures Vogue n’ouvrira plus ses portes.