Centre-ville de Magog: les travaux donnent des maux de tête aux livreurs

MAGOG. Si les commerçants sont les plus affectés par la revitalisation du centre-ville, d’autres travailleurs en subissent aussi les contrecoups au quotidien. C’est le cas notamment des livreurs de restaurant, qui doivent jongler avec bien des contretemps.

L’entreprise «J’ai Faim» fait affaire avec quelques restos du centre-ville. Ainsi, depuis le début du chantier, ses livreurs doivent troquer leur voiture pour une bonne marche de santé afin d’aller récupérer la livraison.

«Au cours des dernières semaines, le volume de commandes a augmenté à Magog. Sans doute que les gens n’ont pas envie d’affronter le centre-ville», déduit le propriétaire de «J’ai faim», Olivier Hamann.

«Mais ça ne veut pas dire que c’est plus payant pour nos livreurs, puisqu’avec les délais occasionnés par les travaux, ils réussissent à faire moins de clients dans une journée», admet-il.

Lionel Dumais est bien placé pour en parler. Ce livreur avoue que son emploi exige davantage d’efforts, et ce, pour un salaire similaire. Il arrive même parfois que certains clients, «moins compréhensifs», réduisent au minimum leurs pourboires en raison du temps de livraison plus long qu’à l’habitude.

Mais l’homme de 68 ans ne met pas l’entière responsabilité sur la revitalisation. «Il y a des travaux partout en ville qui occasionnent beaucoup de détours et de trafic. C’est épouvantable. Même si on voulait aller plus vite, c’est impossible», déplore M. Dumais.

«C’est clair que parfois, c’est frustrant d’être pénalisé quand ce n’est pas notre faute. L’autre jour, j’ai livré à Sainte-Catherine-de-Hatley. Pour une commande de 39 $ et quelques sous, on m’a donné 40 $. J’ai donc fait tout ce trajet pour pas grand-chose», soutient Lionel Dumais, dans un calme presque surprenant.

 

Des frais qui portent à confusion

Toutefois, son patron Olivier Hamann est d’avis que ces mauvais «tips» peuvent aussi s’expliquer par une certaine confusion.

«Puisque l’entreprise charge des frais de livraison à toute commande, certains clients peuvent croire que le pourboire est inclus, ce qui n’est pas le cas. Nos livreurs sont payés environ la moitié par les pourboires et l’autre par les frais de livraison», précise le propriétaire.

Ce dernier ajoute qu’un pourboire moyen se situe à environ 10 à 15% de la facture, «mais que tout montant plus généreux est toujours fort apprécié, surtout dans le contexte actuel», conclut M. Hamann.