Ce sera de plus en plus difficile de construire dans la MRC de Memphrémagog

URBANISME. La construction de rues et le développement immobilier seront plus limités dans la MRC de Memphrémagog dès l’approbation gouvernementale de son nouveau schéma d’aménagement prévu en mars 2022.

En octobre dernier, les 17 Municipalités de la région ont adopté les grandes lignes de la planification de leur territoire. Cette vision régionale du développement et de l’aménagement comprend d’ailleurs des mesures encadrant plus sévèrement l’ajout de routes et d’habitations dans des zones bien définies sur des cartes.

Selon la coordonnatrice des services professionnels à la MRC, Mélanie Desautels, le schéma interdira l’ouverture de rues en dehors des zones urbaines, incluant les petits villages comme Hatley et Saint-Étienne-de-Bolton. Ce sera donc sur 86% du territoire terrestre de la MRC où l’ouverture de chemins sera interdite. Une voie d’accès menant à une nouvelle et unique maison serait possible, mais pas quelques rues desservant quelques maisons.

Cette proportion de 86% peut sembler élevée pour certains, mais elle inclut toutes les zones agricoles prohibant déjà l’ajout de chemins. «Les MRC de Coaticook et de Brome-Missisquoi interdisent même les nouvelles rues sur 100% de leur territoire respectif», spécifie Mme Desautels.

 

Des normes plus sévères sur les pentes

Le prochain schéma vient également resserrer de possibles implantations de maisons dans des secteurs considérés en pentes fortes et très fortes. Des conditions plus sévères sont prévues pour permettre des travaux sur un terrain incliné de 15 à 30%. Au-delà de 30%, la construction est interdite, sauf pour quelques exceptions comme des travaux de stabilisation ou l’aménagement de sentiers.

Les inclinaisons de 15 à 30% touchent environ 16% du territoire, tandis que les pentes de 30% et plus sont identifiées sur environ 4% du territoire.

Mme Desautels rappelle que la MRC prévoit maintenir des règles déjà en place, comme celle qui interdit la construction dans les pentes de plus de 15% dans des secteurs ciblés «paysage naturel d’intérêt supérieur».

La MRC assure que ces nouvelles mesures n’ont pas été adoptées pour mettre des bâtons dans les roues des promoteurs immobiliers. Selon Mme Desautels, la MRC est dans l’obligation d’appliquer ces règles dictées par Québec pour mieux encadrer le développement et davantage protéger l’environnement.

Par environnement, on parle de protéger les zones fragiles et le couvert forestier, ainsi que de freiner l’érosion. On veut aussi garder les paysages intacts et stopper l’étalement urbain. La construction de maisons sera tolérée dans des zones bien identifiées sur des cartes et qui sont situées près du centre des villages.

«Ces mesures risquent en effet de bloquer quelques projets de développement, prévient-t-elle. On adopte toutefois ces mesures pour conserver nos richesses intactes. La protection de nos acquis sera même un plus pour notre économie.»

 

Mieux encadrer la croissance démographique

En d’autres termes, la MRC souhaite encadrer davantage sa croissance démographique. Sa population a été à la hausse d’environ 27% entre 1996 et 2016. Les perspectives démographiques laissent présager une augmentation de la population de plus de 9% entre 2021 et 2041. La MRC pourrait atteindre 57 831 personnes dans 20 ans, comparativement à 50 415 en 2016.

Toujours selon la MRC, ces nouvelles règles encadrant la pression immobilière contribueront à prévenir les changements climatiques, en plus d’atténuer des risques de catastrophes comme le vit actuellement la Colombie-Britannique.

Rappelons que les Municipalités seront dans l’obligation d’appliquer les éléments du schéma. Les élus pourraient adopter des règles plus sévères s’ils le souhaitent. À l’inverse, les Cantons de Potton et d’Orford ont voté contre l’adoption du schéma, en octobre dernier.